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La Côte d’Ivoire fragilisée: De « ADO la solution » à « ADO le problème [Le train de la réconciliation nationale n’a jamais quitté la gare]

Entre tension sécuritaire et pression politique, le mélange explosif qui se met en place en Côte d’Ivoire n’a rien de rassurant pour Alassane Ouattara. Depuis qu’il a annoncé qu’il ne briguerait pas de troisième mandat, le président Ouattara ne connaît plus la paix. La température a davantage grimpé avec les modifications constitutionnelles opérées sous la houlette de celui qui est passé de ‘ADO la solution’, slogan de sa campagne électorale, à ‘ADO le problème’. Le train de la réconciliation nationale n’a jamais quitté la gare.
Pire, les réformes institutionnelles qui ont créé un poste de vice-président et ont par ricochet dépouillé le président de l’Assemblée nationale de l’attribut de dauphin constitutionnel sont passées par là, tout comme les dernières fatwas contre les proches de Guillaume Soro, ou du PDCI, limogés à tour de bras…
La guerre désormais ouverte entre Ouattara et Soro et surtout les suspicions de trahison entre anciens alliés du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix sont autant d’ingrédients qui donnent des nuits blanches au président ivoirien.


Cela ne fait plus l’ombre d’un doute, Alassane Ouattara connaîtra une fin de mandat très mouvementée et au lieu de sortir triomphalement de l’arène, où ses soutiens d’hier sont en train de l’abandonner, il pourrait bien quitter les affaires par la plus petite des portes.
Et la détention sans fondement de Laurent Gbagbo qui pourrait connaître un autre tournant, soit par la liberté conditionnelle ou la résidence surveillée pour le célèbre prisonnier de la Cour pénale internationale (CPI), risque d’en ajouter au calvaire de Alassane Ouattara. Les cailloux, le Rassemblement des républicains (RDR)
et son champion en ont désormais trop dans les chaussures. Car le jeu des rapprochements entre amis d’avant devenus ennemis d’hier, en train de redevenir amis de demain, sera fatal pour Alassane Ouattara, si le statu quo fait de mutineries et de grèves demeure. Pourtant l’homme avait toutes les cartes en main,
avec à ses côtés, le président du Parti démocratique de la Côte d’Ivoire (PDCI/RDA), Henri Konan Bédié et le chef de l’ex-rébellion, Guillaume Soro, qui lui ont offert le pouvoir pratiquement sur un plateau d’or. L’émancipation de Ouattara au détriment de la survie de ces anciens amis, passera difficilement.

La lagune Ebrié sera bien agitée dans les jours prochains. Pourvu que tout se passe dans les règles de l’art pour éviter à la Côte d’Ivoire de replonger dans la violence.

Wakat Séra /presse opinion .com

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