Selon les pays, c’est ce vendredi 1er septembre ou samedi qu’est célébrée la Tabaski, l’une des fêtes religieuses les plus importantes de l’année pour les musulmans. Derniers préparatifs et traditions locales.
► Au Sénégal, des tailleurs sous pression
A Dakar, les tailleurs font les dernières retouches et rendent les commandes d’habits passées il y a parfois plusieurs semaines. Car la Tabaski est aussi une affaire d’élégance au Sénégal.
Dans l’atelier d’Omar Ly, un poste de télévision retransmet le rassemblement des pèlerins du hadj au mont Arafat. Les prières des fidèles servent de fond sonore pour les cinq couturiers qui travaillent cette dernière nuit jusqu’à 4h du matin et tentent par tous les moyens de lutter contre le sommeil.
Dans une autre boutique, Alioune, la cinquantaine, finit une broderie. Cela fait quinze jours qu’il passe ses nuits devant sa machine à coudre. « Je n’ai presque pas dormi, j’ai les yeux fatigués », commente-t-il.
Il y a beaucoup de travail à quelques heures de la Tabaski pour les milliers de tailleurs de Dakar. Cette année, les tendances semblent être les coupes « obasanjo » et le rose fuchsia pour les femmes, confie Habib Aw. Lui pourra dormir tranquille. Ce tailleur n’en est pas à sa première Tabaski et il a su bien s’organiser. « Je reprends à 6h et j’arrête à 22h. C’est comme ça que je travaille. Et je ne prends pas les commandes passées moins de dix jours avant la fête », explique-t-il.
Au Sénégal, la Tabaski ce sera samedi pour la majorité des habitants.
► Achats de dernière minute au Bénin
Au Bénin, les musulmans représentent 30% de la population. Mais les fidèles ne se sont pas précipités pour acheter des moutons. En cause : les prix trop élevés.
► Au Mali, un homme déguisé en panthère
Au Mali, il y aura « la fête dans la fête » dans certaines localités, comme à Koulikoro, ville située à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Bamako. Là-bas, à chaque « fête du mouton », il y a la sortie du « Bakouma ».
C’est une grande place publique située à Koulikoroba, l’un des deux gros quartiers de la ville de Koulikoro, qui va accueillir l’événement. L’après-midi de ce vendredi, le mouton de la Tabaski déjà tué, le « Bakouma » va se déchaîner.
En langue locale, le « Bakouma » est un homme déguisé en panthère avec une queue de circonstance. Il est emmitouflé dans un ensemble bleu.
Modibo Fofana, l’un des organisateurs de la fête ajoute que « l’homme déguisé à une allure de guerrier ». Et à chaque fête de la Tabaski, il passe de maison en maison dans la ville. Objectif : faire sortir les enfants et les jeunes.
Tous se dirigent alors vers une place aménagée. Des centaines, voire des milliers de visiteurs, sont attendus pour assister à cette fête dans la fête.
Marionnettes, pas de danse endiablés, déhanchés au rythme du tam-tam… Le maître de séance, l’homme déguisé en panthère, parfois menaçant, tient en main une branche avec des épines. Et gare aux fauteurs de troubles !
AFP