Laurent Gbagbo voit rouge en Côte d’Ivoire, selon RFI

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Laurent Gbagbo voit rouge en Côte d’Ivoire, selon RFI

Norbert Navarro/RFI

Ça se gâte entre Gbagbo et Ouattara en Côte d’Ivoire, où le PPA-CI, le parti de l’ex-président Laurent Gbagbo, accuse le pouvoir d’Alassane Ouattara d’instrumentaliser la justice « à des fins politiques ».

Accusation portée après l’arrestation, il y a pile une semaine, d’une trentaine de militants du PPA CI et leur placement en détention a la MACA PRISON prison d’Abidjan officiellement pour trouble a l’ordre public , alors que ces militants étaient venus soutenir le secrétaire général du parti, Damana Pickass, convoqué ce jour-là par un juge d’instruction pour son rôle présumé dans l’attaque, il y a deux ans, de la caserne d’Anonkoua Kouté, commune d’Abobo (agglomération d’Abidjan).

Et dans les kiosques, ce matin en Côte d’Ivoire, ce regain de tension politique est à la Une des journaux Le Temps et Le Quotidien d’Abidjan (proches de Laurent Gbagbo), mais aussi Le Nouveau Réveil, L’Héritage et Le Bélier (proches du PDCI-RDA, de l’ex-président Henri Konan Bédié).

Car lors de la 14e tribune du parti dans cette même capitale économique ivoirienne, hier, le porte-parole du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire, Justin Koné Katinan, a critiqué une « stigmatisation », une « manipulation » et une « instrumentalisation » de la justice ivoirienne, en fustigeant le défaut, selon lui, « d’intégrité morale », de « vertus », de « volonté » et de « responsabilité » des magistrats […] « Faisons attention à ce que nous faisons », a dit Justin Koné Koné, rapporte le quotidien indépendant L’Inter.

L’ex-ministre du Budget de Laurent Gbagbo, a réaffirmé la « détermination sans limite » du PPA-CI à poursuivre son combat politique, pour une démocratie vraie en Côte d’Ivoire, prévenant que le PPA-CI « n’est pas du tout intimidé », souligne L’Inter.

« Ça commence à se gâter entre Ouattara et Gbagbo », lance en Une son confrère Soir Info. « Ça commence à sentir le roussi » même, formule ce quotidien indépendant. Lequel se demande si « le match retour » Gbagbo-Ouattara aura lieu. Ou non…

À noter enfin que c’est dans cette ambiance de regain de tension Gbagbo-Ouattara que le quotidien Dernière Heure Monde, proche du PDCI-RDA, confirme en Une ce matin que le 7e Congrès extraordinaire de ce parti historique ivoirien « aura lieu fin mars 2023 ».

Pas de troisième mandat pour Macky Sall (Macron)
Emmanuel Macron a-t-il tenté de convaincre le président sénégalais Macky Sall de renoncer à un troisième mandat ? Le président français l’a fait, « en des termes très directs », affirme Africa Intelligence. Selon cette publication, « le sujet a été abordé directement par Emmanuel Macron avec son homologue sénégalais […] à l’issue du déjeuner de travail qui s’est tenu le 31 janvier entre les (deux) présidents, à Paris […] Usant de son traditionnel tutoiement, Emmanuel Macron a tenté de convaincre Macky Sall de renoncer à sa candidature ».

Qu’a répondu Macky Sall à Emmanuel Macron ? Le président sénégalais « est resté évasif », complète Africa Intelligence, en signalant que « le chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara, ou encore le président togolais, Faure Gnassingbé, verraient ainsi d’un bon œil une réélection de Macky Sall ».

Du reste, cette publication prévient que « l’Élysée comme le Quai d’Orsay ne devraient pas pour autant “condamner”, ni même se prononcer sur la question d’un éventuel troisième mandat. Une posture prudente, largement mise pratique en 2020 lors de la candidature d’Alassane Ouattara à la présidentielle ivoirienne », rappelle Africa Intelligence.

Pas de porte-plume français pour le Mali
Au Mali, les autorités de transition récusent le statut de « porte-plume » de la France au Conseil de sécurité de l’ONU. L’information barre la Une du journal malien Malikilé. Dans une lettre adressée au président du Conseil de sécurité des Nations unies, le gouvernement de la transition du Mali récuse officiellement ce statut dit de « porte-plume » de la France sur toutes questions examinées par le Conseil de sécurité concernant le Mali (lequel statut, lui, n’a rien d’officiel).

La lettre signée par le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a été rendue publique « après la relégation de la langue française du rang de langue officielle à celle de langue de travail dans le projet de constitution en cours d’adoption au Mali », souligne Malikilé.

Nigeria, la démocratie dans le prétoire
Au Nigeria, au lendemain de l’élection de Bola Tinubu à la présidence de la République, l’opposition se met en ordre de bataille pour contester un scrutin entaché, selon elle, d’irrégularité. Atiku Abubakar, du Parti démocratique populaire et Peter Obi, du Parti travailliste, hier, ont annoncé qu’ils allaient saisir la justice.

« S’il faut se réjouir que les contestataires restent, pour l’instant, collés à la justice pour exiger l’annulation de cette élection, il faut craindre, à raison, des dérives qui feraient très vite exploser la cocotte-minute qui bouillonne depuis quelques jours », s’alarme, au Burkina Faso, le quotidien WakatSera. Lequel prévient que « les jours prochains pourraient être bien chauds au Nigeria ».

RFI