Interdite de salle d’audience lundi 7 mai au matin, la presse a finalement été autorisée à rentrer au procès du général Jean-Marie Michel Mokoko, à Brazzaville. L’interdit initial aurait constitué « un excès de zèle » des forces de sécurité présentes sur place, d’après les autorités. Jean-Marie Michel Mokoko, quant à lui, s’est vu notifier son acte d’accusation : « atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, détention illégale d’armes et munitions de guerre et incitation au trouble à l’ordre public ». Comme annoncé, l’accusé et ses avocats ont décidé de se taire. Ils estiment qu’en tant que dignitaire de la République, élevé à ce grade par décret en 2001, l’ex-candidat à la présidentielle est protégé par une immunité, un argument déjà rejeté à deux reprises par la Cour suprême.
Chemise blanche, pantalon bleu nuit, les traits tirés, mais fidèle à l’allure svelte qu’on lui connaît, Jean-Marie Michel Mokoko n’a pris la parole qu’à de très rares moments ce lundi, le plus souvent pour expliquer sa strategie du silence .
« Si vous ne parlez pas, cela veut dire que vous acceptez toutes les charges retenues contre vous », avance le président de la Cour Christian Oba. « C’est votre interprétation, ce n’est pas la mienne », se défend le général. Cela s’apparente à un « outrage » reprend le juge. Et Jean-Marie Michel Mokoko de demander si « cela sera un chef d’inculpation de plus », déclenchant des rires dans l’assistance.
AFP