Depuis les prés congrès de leur parti tenus au mois d’avril dernier sur toute l’étendue du territoire et même à l’étranger, les militants du Rassemblement des républicains (RDR) n’ont cessé de réclamer un parti « nouveau et fort » pour faire face non seulement aux desideratas des partisans devenus très bruyants et impatients ces dernières années mais aussi pour se préparer à affronter les nouveaux défis qui attendent le parti de la case. Les assises des 9 et 10 septembre ont abouti à des résolutions qui, a priori, répondent aux désirs de nouveauté des républicains.
Le pelletons de tête de la nouvelle direction du RDR donne a ce parti une image rafraichie et moderne, même si les personnes cooptées par le président d’honneur Alassane Ouattara sont loin d’être des novices en la matière. En mettant côte à côte Henriette Dagri, Kandia Camara, Anne Désirée Ouloto, Maurice Bandama et Touré Mamadou, Alassane Ouattara tranche avec l’image de « parti des nordistes » qui colle à la peau du RDR depuis toujours. De plus il fait de la promotion du genre en donnant littéralement le pouvoir aux femmes, chose inédite dans la sphère politique ivoirienne où les partis sont presque tous tenus par des hommes. Un tour de passe-passe que le journaliste et observateur politique, André Sylver Konan, qualifie de « premier acte politique fort du second mandat de Ouattara qui rappelle les décisions inattendues d’Houphouët ».
La force de ce nouveau RDR pourrait aussi résider dans ces choix opérés par son président sortant. Hisser Henriette Dagri Diabaté,82 ans, à la tête d’un parti aussi agité où ou une querelle de leadership fait rage, n’est pas fortuit. En effet cette figure historique a toujours su rester au dessus de la mêlée dans ces guerres de positionnement qui déchire le parti de feu Djeni Kobénan. On ne lui connait aucun clan et tous lui voue un grand respect. L’aura qui est la sienne pourrait être un puissant catalyseur de cette union qui fait tant défaut au sein de la case. En dehors du RDR son capital sympathie est aussi au beau fixe, il plane sur Henriette Diabaté comme une immunité universelle même dans les milieux hostiles à son parti. Un actif dont elle pourrait user pour donner un coup de neuf au parti dont elle vient d’hériter de la présidence.
Malick Sangaré.