Cette information qui est un arrangement avec la vérité, a été publiée
par François-Hume, correspondant local de RFI, sans même avoir pris le
soin de contacter la Rédaction du journal. La rédaction de « L’Éléphant
Déchaîné » s’inscrit en faux contre cette allégation. Depuis des mois, la
rédaction de L’Eléphant Déchaîné avait émis de sérieuses réserves, au
regard de sa ligne éditoriale (ne rien affirmer, ne rien amalgamer sans
preuve), sur l’orientation du traitement des données concernant les cas
ivoiriens.
Faut-il le rappeler, l’enquête consistait à établir
un lien entre les personnes détenant des comptes et des sociétés
offshore et des actes de fraude ou d’évasion fiscales en rapport avec
leurs activités en tant que acteurs publics en responsabilité ou ayant
eu des responsabilités étatiques. Il s’agit d’enquêter sur les actes
illicites de personnes politiquement exposées (PPE). Dans le cas
ivoirien, la rédaction de « L’Eléphant Déchaîné » avait demandé des
informations complémentaires et ses vérifications personnelles n’ont pas
établi de mouvements financiers ni d’actifs disponibles pour le premier
cas sur les 5 cas ivoiriens.
D’ailleurs, le consortium lui-même a reconnu que concernant le premier ministre ivoirien, la structure en question n’a jamais eu d’actifs. Ce mardi, L’Eléphant Déchaîné, devrait publier cette enquête sans faire aucun amalgame. Il se trouve cependant qu’au moment de boucler le journal hier lundi autour de 18 heures, la rédaction du journal s’est aperçue que le journaliste, Noel Konan, chargé de l’enquête pour le compte du journal, a évoqué dans son article une nouvelle pièce qui concerne la Présidence de la République où le Premier ministre ivoirien a servi en tant que Secrétaire Général. L’évocation de cette nouvelle pièce qui n’avait ni fait l’objet de vérification auprès de la Présidence de la République, ni auprès du Premier ministre, installa une véritable confusion dans la compréhension de l’article.
La rédaction, en accord avec le Directeur général, le Directeur de la publication et le journaliste Noël Konan, a jugé nécessaire de différer la publication de l’enquête au mardi 12 octobre, le temps, dans la semaine, d’approcher la Présidence et le PM, pour vérifier l’authenticité de la pièce et le lien entre cette pièce et l’affaire qui fait l’objet de notre enquête. Ce matin, nous découvrons que la Direction générale est accusée d’avoir refusé la publication de l’enquête. Si le journalisme d’investigation ne consiste pas à prendre le temps de vérifier toutes les pièces d’une enquête avant sa publication, alors la rédaction du journal a commis une faute.
Mais si le journalisme d’investigation n’est pas du commentaire ni des suppositions mais seulement des faits et qu’il consiste à faire toutes les vérifications avant publication, alors nous assumons la décision prise de vérifier l’authenticité de la nouvelle pièce, avant publication. Au demeurant, le fondateur du journal avait informé le confrère de RFI, de ses réserves et de sa volonté de poursuivre l’investigation, d’avoir des éléments complémentaires, avoir des preuves directes qui incriminent les personnalités ivoiriennes.
Mais manifestement les gens avaient leur agenda et il fallait publier pour un objectif qui n’est certainement pas journalistique, donc pas celui de L’Eléphant Déchaîné. Car, alors que la rédaction, en accord avec le journaliste enquêteur, avait convenu de différer la publication à mardi prochain et d’informer le consortium à cet effet, le temps de tout mettre en œuvre pour vérifier la nouvelle pièce, l’enquête, a été publiée comme annoncée par le confrère de RFI, sur un site internet, qui n’est pas partenaire du consortium, ce qui permet de comprendre l’objectif visé.
« L’Éléphant Déchaîné « est un journal sérieux qui, en dix ans d’existence, n’a jamais été pris à défaut pour une publication et qui a toujours pris le temps de vérifier chaque pièce d’un dossier avant publication. Et il ne changera pas sa ligne éditoriale pour des considérations qu’il ne maîtrise pas. Demander qu’on diffère une publication pour vérifier l’authenticité d’une pièce nouvelle, ça s’appelle faire preuve de professionnalisme.
REDACTION