En ouverture des quarts de finale de la 32ème édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) Egypte 2019, les Ecureuils du Bénin qui avaient déjà fait sensation en éliminant le Maroc au tour précédent, se présentaient pour un autre challenge face à un autre favori, les Lions de la Teranga menés par un Sadio au sommet de son art.
Pour déséquilibrée que cette opposition pouvait paraître sur le papier au regard du palmarès des deux équipes, elle ne manquait pas pour autant d’attrait. Car, les Béninois se présentaient pratiquement sans pression et sans complexe face à des Sénégalais condamnés à confirmer leur statut de favoris. C’est dire si cette confrontation avait les allures d’un match piège pour les Lions de la Teranga. Mais visiblement échaudés par leur déconvenue (défaite 1-0) face à l’Algérie au premier tour, les Sénégalais semblent avoir tiré leçon des défaites surprises de certains grands favoris face à de petits poucets, comme par exemple le Nigeria battu 2-0 par le novice malgache en match de poule. Ils ont donc entamé la rencontre avec toute la concentration nécessaire pour ne pas se laisser surprendre par le capitaine Stéphane Sessegnon et ses camarades qui, croyant plus que jamais en leur étoile, avaient des raisons de viser encore plus haut, après le parcours atypique (sans défaite mais aussi sans victoire) qui leur a permis de se hisser à ce niveau de la compétition. Mais c’était sans compter avec la détermination de Lions revanchards et affamés qui, au terme d’un match qui n’a pas connu les sommets, sont parvenus à se défaire de leurs adversaires visiblement à cours de souffle et d’inspiration.
Un but de Idrissa Gana Gueye à la 69e minute de jeu, a suffi au bonheur des Sénégalais. Cette fois-ci donc, la barre était visiblement trop haute pour les protégés de Michel Dussuyer. Et le petit rongeur n’a pu se payer la peau du grand carnassier. Autrement dit, le miracle n’a pas eu lieu. Même si les Lions ont eu bien du mal devant une équipe bien regroupée des Ecureuils.Mais le Bénin n’a pas à rougir de cette élimination. Car, à ce stade de la compétition, il a d’ores et déjà largement dépassé son objectif, puisqu’au classement final, il est assuré de figurer parmi les huit meilleures équipes du continent. Une première dans l’histoire du football béninois. C’est dire si l’avenir est prometteur, pour peu que cette génération bénéficie de l’accompagnement nécessaire de la part des autorités de tutelle. Le travail doit continuer. Cela dit, quand, à la surprise générale, le Bénin éliminait le Goliath marocain en huitième de finale, plus que tout autre raison, certains avaient vu dans cette victoire du David dahoméen, celle du mysticisme pour ce pays d’Afrique de l’Ouest à la réputation d’être fortement ancré dans la tradition vaudou. Mais qui connaît le Sénégal, sait que ce pays est aussi fortement ancré dans une tradition maraboutique qui va parfois au-delà de l’entendement, vu de l’extérieur.
Mais hier, les incantations des marabouts sénégalais semblent avoir inhibé les effets du Vaudou, empêchant les Béninois de continuer leur rêve éveillé. A présent, ces derniers peuvent descendre de leur nuage, car l’Ecureuil semble avoir retenu pour leçon qu’un Lion peut en cacher un autre et que quelle que soit sa ruse , il ne peut continuellement surprendre le roi de la brousse. En tout cas , les Béninois n’accrocheront pas un autre Lion à leur tableau de chasse.
Outélé KEITA