EN IMAGES – Sur la base militaire de Gao, le nouveau président a rendu un vibrant hommage aux forces françaises, et a annoncé vouloir accélérer la lutte contre les groupes djihadistes qui déstabilisent le Sahel. Et ce, notamment via la coopération internationale.
Pour son premier voyage hors de l’Europe en tant que président français,Emmanuel macron s’est rendu ce vendredi au Mali: en visite sur la base de Gao, il a réaffirmé l’engagement militaire de la France au Sahel, qu’il souhaite renforcer par la coopération internationale et l’aide au développement.
Le chef de l’État a rendu un vibrant hommage aux soldats de l’opération Barkhane et aux armées françaises en général. «Parmi les forces vives de la nation, j’ai voulu donner le premier rang aux armées françaises», a-t-il déclaré, indiquant également que «la sérenité de nos existences» ont «un prix»: «celui de vos sacrifices». «Vous êtes ici celles et ceux qui servent sous l’Ancre de la miséricorde. Je salue ce que vous faites ici. Ma confiance en vous est totale. (…) Les Français vous regardent avec admiration, avec respect, parce que vous demeurez pour chacun des exemples», a-t-il encore affirmé.
Accompagné de son ministre des Affaires étrangères, Jean yves le Drian , et de sa ministre des Armées, SYLVIE Goulard , ainsi que par le directeur général de l’Agence française de développement (AFD), Rémy Riou, le président est arrivé en fin de matinée sur la base militaire (12 heures en France), où il a été accueilli par son homologue malien, Ibrahim Boubacar Keita. Ensemble, ils ont passé en revue les troupes présentes sur la base de l’opération française Barkhane.
Emmanuel Macron a ensuite appelé à une accélération du processus de paix en cours au Mali. Alors qu’un premier accord de paix a été signé à Bamako il y a deux ans entre gouvernement malien, groupes armés et l’ex-rebellion Touareg, son application prend du retard, et la région reste instable. «Mon souhait, c’est que nous accélérions», a-t-il déclaré. «On sait où sont les difficultés principales et ce que nous devons faire. Faisons-le sans barguigner».
Quatre ans d’intervention française
En plus de la poursuite des opérations militaires menées par son prédécesseur François Hollande, Emmanuel Macron souhaite aussi consolider la coopération internationale sur la question, en particulier avec Berlin. «Ma volonté, dans le cadre de nos engagements en Afrique, sur le plan militaire, c’est de faire davantage encore avec l’Europe, c’est de faire davantage avec l’Allemagne», a-t-il lancé .
Enfin, «plus de 470 millions d’euros (d’aide au développement) ont été décidés sur la zone pour les années à venir, pour accompagner cet effort militaire», a indiqué le nouveau président. «Cela permettra d’investir dans l’éducation, les infrastructures, la santé», a-t-il précisé, considérant qu’il s’agit du «meilleur antidote au développement du terrorisme islamiste».
Les forces françaises sont présentes au Mali depuis janvier 2013, envoyées pour chasser les groupes djihadistes du nord du Mali lors de l’opération Serval. Depuis août 2014, l’opération Barkhane a pris le relais pour stabiliser le Sahel, avec 4000 soldats déployés dans cinq pays (le Mali, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger et le Tchad), dont 1700 à Gao. Mais la sécurité du Sahel reste précaire. Des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et onusiennes, régulièrement ciblées par des attentats meurtriers.
AFP, Reuters Agences