Le président de transition malien, Assimi Goïta, a promis pour bientôt un chronogramme sur le retour du pays à l’ordre constitutionnel à l’issue des Assises nationales de la refondation (ANR), qui se sont déroulées du 27 au 30 décembre.
Dans son discours de clôture juedi, il a déclaré que les préoccupations soulevées “traduisent la suffisance du désir de changement des Maliens”. Il a également invité ceux qui n’ont pas pris part aux ANR à se joindre à un Mali nouveau.
N’empêche que pour de nombreux observateurs, la question de la durée de la transition n’a pas été clairement tranchée, même si les participants ont majoritairement reconnu l’impossibilité du respect du délai initial de la transition qui est de 18 mois à partir du 15 septembre 2020. Les propositions vont d’une prolongation de 6 mois à 5 ans afin “d’organiser les élections crédibles”.
On retient surtout des débats en ateliers et en plénière que les Maliens tiennent à la démocratie et souhaitent “une rupture avec les pratiques anciennes à travers des réformes”.
Plus de 1.600 délégués ont participé à ces assises et ont été répartis entre 4 ateliers. “Ces participants ont consulté les précédentes rencontres, notamment la Conférence d’entente nationale (CEN) et le Dialogue national inclusif (DNI)”, a indiqué Zeïni Moulaye, président du Panel des hautes personnalités, ajoutant que c’est “une lueur d’espoir devenue un soleil radieux”.
Le porte-parole du rapporteur général a lu l’ensemble des résolutions adoptées en plénière. Parmi les recommandations, les participants ont plaidé pour une prorogation de la transition de six mois à cinq ans. D’autres recommandations sont liées à la recomposition du Conseil national de transition (CNT), à l’élaboration d’une nouvelle constitution, à la réduction du nombre de partis politiques, à la création d’un organe unique de gestion des élections, etc.
Les participants ont également plaidé pour la relecture de la Charte des partis politiques avec une réaffirmation du statut de chef de l’opposition et la fin du nomadisme politique en cours de mandat. S’y ajoutent une réduction du nombre d’institutions de la République dans la future constitution et la révision des compétences de la Cour constitutionnelle en matière électorale, etc.
Les participants ont également recommandé la tenue des états généraux de l’administration publique, l’instauration d’un contrat de performance au sein de la fonction publique, le licenciement des fonctionnaires qui ne sont pas performants et l’organisation du forum social pour apaiser le climat sociale. Ils ont également plaidé pour la dépolitisation des syndicats, de la société civile et surtout de l’administration, notamment dans la nomination des directeurs généraux, des directeurs nationaux et des gouverneurs de régions.
Pour ce qui concernent la paix et la réconciliation nationale, les participants ont souhaité l’accélération de la réinsertion des ex-combattants et l’instauration de la semaine de la paix et le dialogue.
Les groupes armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale et une partie des partis ont boudé les ANR et ont annoncé que les recommandations qui en résultent ne les engagent pas.
Une transition politique est en cours dans ce pays ouest-africain depuis le 15 septembre 2020 pour 18 mois. Cependant, les autorités de transition sont dans la logique d’une prolongation de ce délai. Une option à laquelle sont opposés une partie de la classe politique malienne, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), ainsi que de nombreux Partenaires techniques et financiers (PTF) du pays.
Source : BAMAKO, 31 décembre (Xinhua) Fin