Présenté comme le nouveau Pelé depuis son plus jeune âge, Neymar est la seule véritable star actuelle du football brésilien, mais il est encore trop tôt pour dire s’il entrera dans la cour des très grands du pays du « futebol ».
À 25 ans, « Ney » espère franchir un nouveau palier au Paris Saint-Germain, sortant de l’ombre de Messi pour tenter de succéder à Kaka, dernier Brésilien lauréat du Ballon d’or, en 2007.
« En France, Neymar pourra jouer un vrai rôle de protagoniste. Ce sera son grand test, plus encore que quand il est parti du Brésil pour jouer en Europe », a estimé Joao Carlos Assunçao, dans un éditorial publié dans le quotidien sportif Lance.
« Il ne sera dans l’ombre de personne et ce changement d’air lui permettra de grandir est d’être enfin un candidat au Ballon d’or », a-t-il conclu
S’il ne jouait pas toujours les premiers rôles à Barcelone, Neymar est le leader incontesté en équipe nationale, avec qui il est déjà entré dans l’histoire en remportant il y a un an le seul titre qu’il manquait au Brésil: la médaille d’or olympique, à Rio de Janeiro.
– Objectif Coupe du monde –
Phénomène de précocité, il est à 25 ans le quatrième meilleur buteur de la Seleçao, avec 52 buts en 77 matches.
À trois unités de Romario, le jeune attaquant doit encore cravacher pour battre le record le Roi Pelé (77 buts), mais a déjà dépassé des légendes comme Bebeto ou Jairzinho.
Mais contrairement à ces derniers, Neymar n’a pas encore brandi une Coupe du monde, trophée qui lui permettrait de s’assurer définitivement une place de choix dans le panthéon du foot brésilien.
En 2010, le crack n’avait que 18 ans, mais ses dribbles faisaient déjà des ravages sous le maillot de Santos. Malgré la clameur populaire, Dunga ne l’a pas convoqué pour le Mondial Sud-Africain.
Quatre ans plus tard, Neymar est attendu comme la grande star de « sa » coupe du Monde, au Brésil, mais une blessure au dos brise son rêve en quarts de finale, après un début de tournoi plutôt réussi.
Cette blessure évite qu’il soit marqué au fer rouge comme ses coéquipiers humiliés lors du fatidique 7-1 contre l’Allemagne en demi.
Vu son jeune âge, il lui reste encore au moins deux Coupes du Monde pour remettre le Brésil au sommet et conquérir définitivement le coeur des supporters.
– Supplément d’âme –
Cela pourrait arriver dès l’année prochaine, en Russie, où une Seleçao revigorée par le nouveau coach Tite fait figure de sérieux candidat au titre. Sous les ordres du nouveau sélectionneur, il a inscrit cinq buts et donné six passes décisives en six matches.
Mais pour entrer définitivement dans l’histoire du foot brésilien, il lui faut plus que des titres ou des buts à la pelle.
« Neymar n’a pas le talent pour enchanter les masses en dehors du terrain comme il le fait avec le ballon. Il est plus fort en marketing qu’en charisme naturel », déplore la chroniqueuse Marilia Ruiz dans un éditorial publié dans le journal O Estado de Sao Paulo.
Idole des jeunes, « Ney » fait le bonheur de millions d’internautes en étalant son train de vie bling-bling sur les réseaux sociaux, mais il lui manque ce supplément d’âme qui a fait la gloire de légendes comme Garrincha, le héros populaire par excellence.
Même s’il peut raisonnablement espérer dépasser Ronaldo au second rang du classement des buteurs de la Seleçao (67), il lui sera difficile de supplanter le « Fenomeno » dans le coeur des supporters.
Son retour triomphal lors du titre mondial de 2002 après une grave blessure en fait un personnage à part de l’histoire du foot.
À Neymar d’écrire sa propre histoire, en brillant sous le maillot parisien, où il doit troquer le numéro 11 du Barça pour le 10 de Pelé, dont il a déjà hérité avec la Seleçao.
RFI