Le chef de l’Etat, qui a annoncé récemment son intention de briguer un second mandat en 2019, s’exprimait mercredi lors d’un forum d’affaires du Commonwealth à Londres.
« Beaucoup d’entre eux ne sont pas allés à l’école et prétendent (…) que le Nigeria étant un pays producteur de pétrole, ils peuvent s’asseoir et ne rien faire et avoir droit à un logement, des soins de santé et une éducation gratuits« , a-t-il déclaré.
Ses propos ont déclenché l’ire des Nigérians sur les réseaux sociaux, dans un pays frappé par la pauvreté et l’absence de services publics de base, comme la fourniture d’eau courante et d’électricité, bien qu’il soit la première économie d’Afrique de l’Ouest.
Jeudi matin, le hashtag #LazyNigerianYouths (« jeunes Nigérians paresseux ») était repris en boucle sur Twitter, les internautes énumérant les efforts et sacrifices consentis par la jeunesse alors que le Nigeria traverse une période difficile sur le plan économique.
« Le gouvernement n’a jamais rien créé pour moi, je me nourris de ma débrouille et pourtant ils disent que nous sommes paresseux« , écrivait l’un d’eux.
Le taux combiné de chômage et de sous-emploi des jeunes a oscillé autour de 50% fin 2017, après que le Nigeria ait traversé la pire récession économique depuis 25 ans.
La croissance a connu une légère reprise l’an dernier, mais le PIB hors pétrole reste marginal, notamment en raison du manque criant d’infrastructures dans le pays.
Le Nigeria, qui compte déjà plus de 180 millions d’habitants, devrait dépasser les Etats-Unis pour devenir le troisième pays le plus peuplé du monde avec plus de 300 millions d’habitants d’ici
2050, selon l’ONU.
AFP