Une délégation du gouvernement ivoirien était reçue, ce mardi 26 juillet 2022, à Ouagadougou par le président de la transition burkinabè. Une délégation porteuse d’une lettre de Blaise Compaoré dans laquelle l’ancien président demande pardon au peuple burkinabè pour tous les actes qu’il a pu commettre durant son mandat, plus particulièrement à la famille de son « frère et ami » Thomas Sankara, l’ancien chef de l’État assassiné le 15 octobre 1987. En avril, Blaise Compaoré qui n’avait pas participé au procès, avait été condamné à la perpétuité dans cette affaire.
e crois que la meilleure manière de demander le pardon c’était de répondre à la convocation de la justice, voilà, il a été jugé par contumace. En même temps, ce n’est pas une façon de dire que nous ne sommes pas pour le pardon, l’unité et la réconciliation. Non, loin s’en faut. C’est la manière, la forme, voilà ce qu’on y met au fond. Je pense qu’en envoyant un ministre ivoirien et sa propre fille le représenter, il y a plusieurs questions qui se posent à ce niveau : est-il lui-même l’initiateur de la lettre? Est-il réellement au courant de la lettre ? Et puis l’idéal aurait quand même été que, même à distance, il fasse une vidéo, ça aurait été plus acceptable. La question du pardon réside en une question fondamentale, qui a fait quoi à qui ? Parce que jusque-là, c’est des ouvrages, c’est des articles, c’est en 34 ans des films, des documentaires, et que sais-je encore qui ont été faits. Pourquoi nous parlons du triptyque, ce n’est pas un vain slogan «vérité, justice et réconciliation», ce sont les fondements que toute nation utilise et utilisera pour aller de l’avant.
RFI