INTRODUCTION
L’année 2018 reste pour le premier parti politique de la Côte D’Ivoire, le PDCI-RDA, une année décisive dans l’horizon 2020. Aussi depuis la Direction Centrale, des décisions ont été prises ayant pour but d’opérer un toilettage à tous les niveaux afin de sortir des pratiques en cours, véritables barrières à la visibilité du parti.
La mission que s’assigne la Délégation Générale de Paris Ile-De-France s’inscrit en droite ligne de la perspective de ce renouveau global initié par la Présidence du parti.
La réflexion menée autour de la culture par les cadres en charge de ce volet prend sa source dans le constat suivant : nos produits culturels, aussi valables et signifiants qu’ils soient, ne peuvent être exposés sur la scène mondiale que par nous-mêmes, ce qui induit une implication active de notre part. car il est de notoriété publique que la culture, au-delà d’être indispensable au développement de l’esprit humain dans sa relation cognitive avec l’autre, constitue une arme puissante contre l’obscurantisme et le mépris, à condition qu’elle soit visible dans les lieux institutionnels indiqués pour cette visibilité. En d’autres termes , nos biens , objets , artefacts et événements culturels ne peuvent plus rester dans un espace endogène qui est par définition limité au niveau communicationnel , car c’est de cela qu’il s’agit : communiquer avec le monde par/à travers la culture.
C’est dire l’immensité abyssale de la tâche qui nous attend, un défi qui, fort heureusement, a ses précurseurs que nous allons approcher : c’est par cette démarche inclusive que nous nous définirons pour donner à cette mission toute sa plénitude, avec tous les contours qui sont une exigence de pertinence : toute personne sensible à ce volet et désireuse d’apporter une pierre à cet édifice sera accueillie avec enthousiasme.
Pour ce faire , la feuille de route que présente le Conseil Culturel de la Délégation Parisienne s’articule autour de huit axes qui seront définis et commentés au fur et à mesure de leur occurrence sur la scène textuelle.
FEUILLE DE ROUTE
1 – INVENTAIRE
Il s’agit de faire un travail ethnographique, sur le terrain, en vue de voir des objets et autres artéfacts susceptibles d’être exposés dans le monkQvM(b7xEvAEa!(jde (au niveau national et international).
Les événements culturels majeurs régionaux seront également pris en compte, exemple : le Poro dans le Nord, la Fête de l’igname à Abengourou, l’Abissa à Grand-Bassam, etc….
Chaque objet et événement fera l’objet d’un commentaire ethnologique car en tant que tel, il a une généalogie (si l’on considère que ces biens et objets sont la nourriture de l’esprit, alors on emploiera le terme « traçabilité » propre au produits consommables).
Un « Guide des Événements Culturels » sera écrit et destiné à la vente. il contiendra également les images les objets les plus importants de chaque région.
2- LE MUSÉE VIRTUEL DE LA CÔTE D’IVOIRE
Ce musée constitue une suite logique de l’inventaire décrit plus haut, à la seule différence qu’il a une existence virtuelle, c’est-à-dire qui relève du numérique. On peut le reproduire sous forme de CDs commercialisables. Sa réalisation nécessite des moyens financiers et logistiques importants, car nous auront besoin de scientifiques spécialisés : ethnologues, historiens, historiens de l’art, linguistes, traditionnistes, etc…
Le musée virtuel du Gabon nous sera utile de par sa conception et sa présentation.
3 – COLLABORATION AVEC LE MUSÉE DU QUAI BRANLY
Ce musée a ceci de particulier qu’il met la culture en acte : des concerts, des expositions, des conférences sont organisés chaque jour pour l’éducation du grand public. C’est là que nous devons être, des contacts sont en cours.
Des contacts seront pris avec le National Museum of African American History, un département du Smithsonian Institution de Washington, en vue d’exposer notre patrimoine culturel (concerts de musique traditionnelle, exposition d’objets d’art , conférences , organisation de gala autour de la cuisine ivoirienne … ).
4- EXPOSITION D’OBJETS ET DANSES.
Si nous voulons exposer au monde notre culture, il est important que nous nous l’appropriions dans notre espace psychique de façon organique: notre culture doit faire corps avec nous-mêmes comme les asiatiques et les américains le font (car il y a une culture américaine, contrairement à ce que croit la doxa).
Les Assemblées et fêtes de la Délégation parisienne devront désormais être introduites par des danses, des expositions/commentaires d’objets, visibilité oblige.
5- JOURNÉE CULTURELLE.
Cette journée fait appel à tous les talents et à la participation du plus grand nombre en termes d’organisation :
Cuisine, danse et musique seront les « stars » de cette journée ponctuée par une conférence thématique.
6- CUISINE ET CULTURE.
SI manger constitue un acte de nature qui répond à l’instinct de conservation, ce que l’on mange ainsi que la façon de le manger est un acte de culture dont les strates sont à rechercher dans l’arrière-fond psycho- historique, donc culturel- de chaque individu; en
d’autres termes, et à titre d’exemple, la sauce Mgbota des abouré n’est pas sortie du cerveau d’une femme par commotion galvanique: c’est le résultat d’un processus spatio-temporel qui met en place , lentement mais efficacement , une chaîne opératoire propre à ce plat. Il en va des autres plats du monde.
Des fêtes seront alors organisées, formelles ou informelles, qui rendront compte de la chaine opératoire des plats présentés et du contexte de leur consommation au village.
7 – LA DIPLOMATIE GASTRONOMIQUE.
La Science politique n’étant pas une science exacte car soumise aux comportements des individus, représenter son pays à l’étranger revient à envisager l’acte de représentation lui-même comme un art, une manière d’opérer une stratégie propre à attirer l’autre et l’obliger poliment, avec courtoisie, à adhérer à ce qu’on veut lui dire ou lui faire exécuter. Nous sommes en présence d’une esthétique de la séduction.
La diplomatie gastronomique, volet de la diplomatie « politique » , n’est qu’à ses premiers balbutiements , mais fait déjà des adeptes; elle réussit là où la première a échoué , car faisant appel à d’autres paramètres : la convivialité , le sens de l’autre, la disponibilité, l’aptitude à communiquer autour d’une recette culinaire, le resserrement des liens par la proximité, etc …
Nous serons donc des ambassadeurs de la grande cuisine ivoirienne, multiple et multiforme.
8 – L’ÉQUIPEMENT TECHNIQUE.
Nous ferons table rase des pratiques du passé qui relèvent d’un autre âge : sonorisation lacunaire car inadaptée au contexte et à la qualité des participants, artistes présentant leurs morceaux dans le désordre le plus affligeant, ou qui s’invitent et qui veulent forcer pour s’exprimer, etc….
À charge pour les responsables culturels de trouver un matériel correct du point de vue qualité/prix, et de le proposer au Délégué Général qui le validera pour organiser une cotisation en vue de l’acquisition de ce matériel.
Cela nous renvoie à la question du siège de la Délégation parisienne qui ne doit pas rester un mythe.
Là encore, obligation d’organiser une cotisation dans un laps de temps assez court (quatre mois maximum, à combiner avec la cotisation pour le matériel technique). Le siège nous permettra de stocker le matériel et de le sécuriser.
Nous sommes déjà à la première moitié du premier mois de l’année, et devons prendre le taureau par les cornes, pour ainsi dire, car nous sommes en guerre face à la diversité et à la multiplicité culturelles dans un monde qui met en avant les cultures les plus déterminées, celles qui osent se montrer réellement.
Ainsi que nous l’avons exprimé plus haut, nous attendons des propositions et des suggestions dont la pertinence consolidera cette feuille de route.
Pierre Wognin, Directeur Artistique chargé des Affaires Culturelles de la Délégation Générale de Paris Île-deFrance,
John Johngos , Directeur Artistique-Adjoint,
Jean-Baptiste Zibodi, Directeur Artistique_Adjoin