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« plusieurs arrestations au Cameroun » suite à l’assassinat du journaliste Martinez Zogo

Mourners place a candles and flowers in the courtyard of Radio Amplitude FM, during a tribute ceremony for journalist Martinez Zogo, in the Elig Essono district of Yaounde on January 23, 2023. - A popular Cameroon radio journalist who had been missing following what a media rights group called an abduction has been found dead, his employer and police said on January 22, 2023. Martinez Zogo was managing director of Yaounde-based private radio station Amplitude FM and the star host of a popular daily programme, Embouteillage (Gridlock). On the air, the 51-year-old regularly tackled cases of corruption, not hesitating to question important personalities by name. (Photo by Daniel Beloumou Olomo / AFP)

Un homme d’affaires camerounais du nom de Jean-Pierre Amougou Belinga, est désormais au cœur des investigations sur l’assassinat du journaliste Martinez Zogo. Il est soupçonné d’être le commanditaire du crime.

Son nom est désormais sur toutes les lèvres. Selon nos informations, Jean-Pierre Amougou Belinga est, ce 3 février, considéré comme l’un des principaux suspects dans l’affaire de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo. L’homme d’affaires a en effet été nommément mis en cause lors de l’interrogatoire de Léopold Maxime Eko Eko, patron de la Direction générale des renseignements extérieurs (DGRE), et, surtout, de son adjoint chargé des opérations, Justin Danwe.

Les autorités annoncent « plusieurs arrestations au Cameroun »

Le corps du directeur général de la radio privée Amplitude FM a été retrouvé mutilé cinq jours après son enlèvement.

Plusieurs personnes ont été arrêtées au Cameroun, « fortement suspectées » d’être impliquées dans le meurtre d’un journaliste enlevé puis « assassiné » après avoir été manifestement torturé mi-janvier, a annoncé jeudi 2 février la présidence.

Martinez Zogo était le directeur général de la radio privée Amplitude FM et animateur vedette d’une émission quotidienne, « Embouteillage », dans laquelle il dénonçait régulièrement l’affairisme et la corruption dans ce pays d’Afrique centrale dirigé d’une main de fer depuis plus de quarante ans par un même homme, le président Paul Biya, et son tout-puissant parti.

Enlevé le 17 janvier par des inconnus dans la banlieue de la capitale Yaoundé devant un poste de gendarmerie, Arsène Salomon Mbani Zogo, dit « Martinez », 50 ans, avait été retrouvé mort cinq jours plus tard. « Son corps a manifestement subi d’importants sévices », avait annoncé le gouvernement.

M. Biya a ordonné « une enquête mixte gendarmerie police » sur l’« assassinat » de Martinez Zogo et « les investigations (…) ont, à ce jour, permis l’arrestation de plusieurs personnes dont l’implication dans ce crime odieux est fortement suspectée. D’autres restent recherchées », a indiqué jeudi dans un communiqué le ministre d’Etat et secrétaire général à la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh.

« Les auditions en cours et les procédures judiciaires qui s’ensuivront permettront de circonscrire le degré d’implication des uns et des autres et d’établir l’identité de toutes les personnes impliquées », promet-il. Le communiqué ne livre aucun détail supplémentaire.

Le meurtre de Martinez Zogo avait suscité une forte émotion au Cameroun mais aussi à l’étranger. Dans une tribune publiée jeudi par le journal français Le Monde, une vingtaine de personnalités camerounaises, notamment l’écrivaine Calixthe Beyala, ou l’intellectuel Achille Mbembe, font part de leur « vive préoccupation face à la tournure violente du débat public ».

Elles déplorent notamment que, depuis la découverte du corps du journaliste, « aucune information officielle n’a été donnée par les autorités sur le déroulement de l’enquête », dénonçant une « longue tradition de banalisation de l’impunité et d’acceptation de l’atrocité visant à faire peur et à détourner les citoyens de leur devoir de veille sur la qualité de la gestion des affaires publiques ».

Le Monde avec AFP

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