Le nouveau président de la République démocratique du Congo (RDC) Félix Tshisekedi a défendu mardi à Luanda la légalité de sa victoire contestée et vanté « l’alternance pacifique » dans son pays, tout en reconnaissant des « irrégularités » au cours du processus électoral.
« Je sais qu’il y a eu quelques imperfections, quelques irrégularités lors de ces élections, mais dans l’ensemble nous pouvons émettre un satisfecit parce que tout simplement (…) cette alternance s’est faite de manière pacifique », s’est réjoui Tshisekedi devant la presse, au cours de sa première visite à l’étranger depuis son investiture.
Proclamé élu par la Cour constitutionnelle le 20 janvier, Félix Tshisekedi a pris la succession de Joseph Kabila, resté au pouvoir pendant dix-huit ans, à l’issue des élections générales disputées le 30 décembre.
Cette première alternance pacifique dans l’histoire de la RDC est contestée par l’opposant Martin Fayulu, qui revendique la victoire avec 61% des voix et dénonce un « putsch » électoral.
Devant son homologue angolais Joao Lourenço, le chef de l’Etat congolais a balayé mardi la controverse.
« A ce jour, j’attends toujours la preuve de celui qui conteste le verdict de la Cour constitutionnelle, je n’ai toujours rien vu ».
Félix Tshisekedi a confirmé qu’il était prêt à partager le pouvoir avec le camp de son prédécesseur, qui a gardé la majorité des sièges à l’Assemblée nationale.
« Il n’y a pas d’accord encore en ce moment, mais il y a des discussions (…), j’ai entrepris d’envoyer un message d’apaisement à M. Joseph Kabila et ses amis », a-t-il assuré, démentant toute volonté de « chasse aux sorcières ».
« Nous allons gouverner le pays ensemble et pour cela nous allons nous mettre d’accord sur un programme déterminé », a poursuivi le nouveau président.
Félix Tshisekedi a également indiqué ne pas avoir « fait de proposition claire à Martin Fayulu » pour entrer au gouvernement mais lui a « donné des garanties quant à (son) comportement démocratique ».
Le président congolais a par ailleurs demandé à Joao Lourenço un « soutien » au processus en cours dans son pays et l’a assuré de « sa parfaite collaboration » avec l’Angola.
AFP