Présidentielle 2015 : la grave erreur de Bédié qu’il paie cash

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Présidentielle 2015 : la grave erreur de Bédié qu’il paie cash

Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) a renoncé à la conquête du pouvoir en 2015 au profit du Rassemblement des républicains (RDR). Cette décision historique a laissé des traces.

Le 28 février 2015, ce sont environ 2000 militants qui s’étaient réunis afin d’entériner l’ « appel de Daoukro », lancé en 2014 par Henri Konan Bédié. Cet appel demandait aux militants du PDCI d’apporter leur soutien à Alassane Ouattara, candidat du RDR aux élections présidentielles d’octobre 2015. En clair, le « vieux » parti ne prendrait pas part à la bataille électorale. Tout simplement. Les militants du parti ont suivi les consignes de Bédié. Ils ont même fait plus puisque l’ « appel de Daoukro » a été adopté à 98,84%. Seulement six militants avaient osé se dresser contre la décision du « Sphinx » de Daoukro.  Ces « frondeurs irréductibles », comme les appelait le président du parti septuagénaire, n’ont pu empêcher le plébiscite.

Des années plus tard, cette attitude du PDCI lui coûte cher pour la simple raison que son allié refuse de lui faire la passe. En réalité, en se « sacrifiant », le parti fondé par feu Félix Houphouët-Boigny s’attendait à ce qu’en 2020, le RDR l’accompagne dans la course au pouvoir. Mais cela ne semble pas près d’arriver. Les Républicains n’entendent pas les choses de cette oreille. Bien au contraire, ils veulent conserver leur pouvoir. Des cadres issus de la « case verte » l’ont clairement signifié. Et si les « frondeurs irréductibles » avaient vu juste ? Henri Konan Bédié a affirmé à Jeune Afrique qu’en 2020, le candidat du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, coalition au pouvoir) serait issu du PDCI. Depuis cette sortie médiatique, c’est le clash entre les deux  principaux partis de cette alliance. Avec du recul, « l’appel de Daoukro » apparaît comme une grossière de M. Bédié. Un parti politique est fondamentalement créé pour la conquête du pouvoir. L’ex chef d’Etat semble l’avoir désormais bien compris.

richard konan