« C’est une question de raison », a affirmé l’ancien Premier ministre Manuel Valls mercredi matin au micro de BFM TV/RMC. Depuis sa défaite aux primaires de la gauche, il s’était refusé à soutenir le candidat socialiste Benoît Hamon.
La rumeur courait depuis plusieurs semaines. Interrogé sur BFM TV/RMC, Manuel Valls a officiellement annoncé, mercredi 29 mars, son ralliement au candidat d’En Marche Emmanuel Macron dès le premier tour de l’élection présidentielle. Il s’est justifié en déclarant « ne vouloir prendre aucun risque pour la République ».
« Je n’accepte pas la marginalisation de la gauche de gouvernement », a-t-il poursuivi, dénonçant « l’échec » de la stratégie de Benoît Hamon après sa désignation à la primaire. Il a expliqué s’être progressivement détaché du candidat socialiste : « Je pense qu’il ne faut prendre aucun risque pour la République. Donc je voterai pour Emmanuel Macron (…) Je prends mes responsabilités », a-t-il tranché.
« Ce n’est pas un ralliement. C’est une prise de position responsable », a-t-il encore affirmé, en précisant qu’il ne participerait pas à la campagne. Après le ralliement du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, c’est un nouveau soutien de poids pour Emmanuel Macron.
« Je serai le garant du renouvellement des visages »
De son côté, le candidat d’En Marche a « remercié » Manuel Valls, mais a prévenu qu’il serait « le garant du renouvellement des visages » et des « pratiques » et qu’il ne gouvernerait pas nécessairement avec lui.
« Je pense que ça traduit ce que j’avais indiqué il y a plusieurs mois, a-t-il déclaré au micro d’Europe 1, c’est-à-dire que les primaires n’étaient pas en situation de regrouper l’ensemble de la gauche, et cela traduit le fait que les sociaux-démocrates et les femmes et les hommes de gauche responsables sont prêts à s’inscrire dans une démarche qui est la mienne. »
Quelques minutes avant l’annonce de son ralliement, Benoît Hamon a indiqué être au courant « depuis une semaine ». En baisse dans les sondages, le candidat socialiste a par ailleurs dénoncé un « feuilleton destiné à (l’)affaiblir ». Ce ralliement devrait faire beaucoup réagir côté PS, à commencer par Arnaud Montebourg.
Surtout que sur Twitter, les internautes ont retrouvé un ancien tweet de l’ancien Premier ministre très évocateur.
Avec AFP