Les négociations sur l’application de l’accord de sortie de crise en RD Congo sont arrêtées depuis la mort d’Étienne Tshisekedi. Alors que la communauté internationale, dénonce une « impasse », le pouvoir congolais assure, lui, que « rien n’est bloqué ».
Les Nations unies, l’Union africaine, l’Union européenne, et l’Organisation internationale de la Francophonie se sont inquiétées, jeudi 16 février, de « l’impasse persistante » des discussions sur l’application de l’accord de sortie de crise en République démocratique du Congo.
« Il n’y a rien qui est bloqué », rétorque à France 24 Léonard She Okitundu, le ministre des affaires étrangères de la RD Congo. « Nous ne pouvons pas négocier quand les obsèques de [de l’opposant historique Étienne Tshisekedi] sont en cours. Aujourd’hui, nous attendons que la dépouille mortuaire revienne à Kinshasa, qu’on enterre l’illustre disparu et que les négociations repprennent ». Il affirme ne pas comprendre « pourquoi on s’alarme à ce point ».
L’opposition et la majorité congolaises avaient signé le 31 décembre 2016 un accord de cogestion du pays jusqu’à l’élection d’un successeur au président Joseph Kabila, censée avoir lieu à la fin de l’année. Cet accord doit sortir le pays de la crise liée au maintien au pouvoir de Joseph Kabila, mais sa mise en œuvre piétine alors que les négociations pour le partage des places au gouvernement sont dans l’impasse. Les derniers points de blocage sont le mode de désignation du Premier ministre et la place dans la transition de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), arbitre des négociations.
La mort, le 1er février, d’Étienne Tshisekedi, qui devait prendre la tête du Conseil national de suivi de l’accord de la Saint-Sylvestre (CNSA), est venue compliquer les choses, car elle ouvre la voie à une lutte pour le titre envié de chef de l’opposition. Près de deux semaines après sa mort, aucune date n’est encore fixée pour le retour en RDC de la dépouille d’Étienne Tshisekedi, sa famille souhaitant de la part des autorités des garanties préalables, notamment sur le lieu de sépulture et sur la sécurité pendant les funérailles.
« Nous voulons que la dépouille mortuaire soit rappatriée le plus rapidement possible et qu’on enterre cette grande personnalité avec tous les honneurs dûs à son rang », répond Léonard She Okitundu.
« Le processus pour l’organisation des élections est en cours. (…) Nous sommes déjà à 12 millions d’électeurs enregistrés, l’opération [de détermination du corps électoral] se déroule normalement, si bien qu’on peut espérer qu’au mois de juillet, la révision du fichier électoral sera terminée, donc la première condition pour l’organisation des élections aura été rempli », ajoute le ministre.
Avec AFP