« Certains, en Belgique, croient que le Congo est encore une colonie », déclare Joseph Kabila, président de la République démocratique du Congo en fin de mandat, dans un entretien accordé au Soir samedi.
M. Kabila doit quitter le pouvoir après les élections du 23 décembre et estime que « tout va bien se passer » lors de ce scrutin présidentiel, législatif et provincial historique. M. Kabila déplore dans le chef des Belges un certain « état d’esprit » qui pose problème: « Il y a des gens qui, en Belgique, croient que le Congo est encore une colonie, que les Belges doivent toujours avoir de l’ascendant sur les Congolais. Cela fonctionnait peut-être avec nos pères -qui ne sont plus là- mais avec nous, les enfants de ceux qui ont combattu le colonialisme dans ce pays, c’est inadmissible, cela ne marche pas. Le peuple congolais n’acceptera jamais« .
Il n’appartient pas à la Belgique « de faire le choix des dirigeants de ce pays, d’inviter des opposants à Genval, de leur offrir des chocolats,… « , poursuit-il, surpris de « ces tendances néocolonialistes ». « Si on ne peut pas accepter cela de la Chine, de la Russie ou des Américains, on ne l’acceptera pas non plus des Belges, … », poursuit-il.
Interrogé sur la fermeture par le gouvernement congolais de la Maison Schengen -sorte de consulat européen géré par la Belgique- qui a un impact sur les Congolais, « il y a un prix à payer pour tout, y compris pour la dignité », répond M. Kabila, qui ne croit pas « que cette situation va durer ». « Il faudra trouver une solution, qui soit en faveur du respect, envers nos deux peuples. Entre le peuple belge et le peuple congolais, il ne peut pas y avoir de problèmes », assure-t-il.
Alors que le scrutin se profile dans trois semaines, M. Kabila, qui a décidé de ne pas se représenter, estime qu’à ce stade « tout s’est passé normalement à 90 % », avec l’enrôlement des électeurs puis le dépôt des candidatures. « La campagne a commencé dans le calme et cette absence d’incidents traduit aussi la maturité politique de la population …« , décrit-il. « Reste le défi de la sécurisation le jour même du vote. Après le 23 décembre, il n’y aura plus qu’à attendre les résultats. Je crois que tout va bien se passer », affirme le président congolais.
Agence Belga