Tête-à-tête ce lundi entre le chef de l’Etat de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi et son prédécesseur Joseph Kabila. Selon l’entourage proche des deux hommes, cette rencontre tenue à la Cité de l’Union africaine – qui accueille les bureaux du président Tshisekedi – a porté essentiellement sur la nomination du prochain Premier ministre.
La question est en effet urgente. Près de quatre mois après l‘élection de Félix Tshisekedi à la tête de l’Etat, l’imbroglio pèse toujours sur le profil du prochain chef du gouvernement congolais. Le choix de ce dernier est d’autant plus problématique que le nouveau président doit composer avec son prédécesseur comme ils l’ont convenu dans le cadre d’un accord politique. À cela, s’ajoute une injonction de la Constitution qui veut que le Premier ministre soit issu des rangs du parti ou de la coalition qui a remporté la majorité parlementaire.
Sauf que, depuis, les deux camps n’arrivent pas à accorder leurs violons. En témoigne le rejet de la proposition d’Albert Yuma, président du Conseil d’administration de la compagnie minière publique Gecamines qu’avait soumise Joseph Kabila au président Tshisekedi, il y a quelques semaines. Et, ce lundi encore, aucun consensus n’a été trouvé entre les deux camps, assurent des sources proches du dossier.
Si l’entourage respectif de messieurs Tshisekedi et Kabila assurent qu’il n’existe aucune tension entre les deux hommes et qu’ils se parlent régulièrement, la réalité semble être tout autre. Entre méfiance et coup d‘éclat, les camps Kabila et Tshisekedi montrent des signes de division dans une bataille pour la maîtrise du pouvoir.
En visite aux Etats-Unis, le président Tshisekedi avait notamment promis de “déboulonner le système dictatorial qui était en place”, suscitant le courroux de ses alliés du Front commun pour le Congo de Joseph Kabila.
Mais, il n’est point question de divorce entre les deux alliés. Bien au contraire, les coalitions FCC et Cap de M. Tshisekedi iront en rangs serrés pour l‘élection du président de la Chambre basse du Parlement, prévue ce mardi 23 avril.
AFP