Valérie Pécresse a appelé à voter pour Emmanuel Macron. Si certains lui ont emboîté le pas, d’autres n’ont pas manqué de faire entendre leur propre petite musique.
La droite se déchire déjà. Apres le très faible score de Valérie Pécresse a l’issue du premier tour – 4,78% selon le sondage Ifop -, les ténors des Républicains sont tiraillés sur la stratégie à adopter face au nouveau match entre Emmanuel Macron et marine le Pen . Encore plus peut-être qu’en 2017. Si Valérie Pécresse votera «en conscience» pour le président-candidat «pour empêcher l’arrivée au pouvoir de Marine Le Pen et le chaos qui en résulterait», son ancien adversaire du Congrès LR Éric Ciotti n’a pas manqué de faire rapidement entendre sa différence. A découvrir
. Présent sur le plateau tf1, élu des Alpes maritimes ne voit pas a quel titre il donnerait une consigne de vote «Les Français sont libres, mais, personnellement, je ne voterai pas pour Emmanuel Macron», a-t-il indiqué en assumant totalement les divergences stratégiques qui fractureront son camp. «Il y aura des différences. Mais moi j’ai toujours eu les mêmes positions, la même constance», ajoute-t-il. Avant de ne pas exclure un possible ralliement à Marine Le Pen dans les prochains jours. «Mon vote m’appartient, et nous verrons dans les jours qui viennent ce qu’il en sera», a-t-il botté en touche : «Je récuse ces termes (de barrage) qui sont classiques et que les Français ne supportent plus.»
Une position d’équilibriste également partagée par Julien Aubert. Sur BFMTV, le député LR du Vaucluse a ainsi précisé qu’il ne voterait «pas pour Emmanuel Macron.» «J’attends lundi que Les Républicains prennent une décision collective, parce que c’est ce que nous avons décidé. Et ensuite, à titre personnel, je dirai pour qui je vote, et ce choix ne sera pas le même que Valérie Pécresse», a-t-il développé.
Quelques minutes plus tard sur la même chaîne, le patron des députés LR, Damien Abad, «fidèle à l’histoire sa famille politique et à ses valeurs», a pris une position totalement inverse. Il ralliera le président-candidat «sans aucune hésitation». «Je n’oublie pas ce qu’a été l’extrême droite dans notre pays», explique-t-il avant d’espérer que la droite «survive» et qu’elle «compte dans notre pays». Dès l’annonce des résultats à 20h, son collègue de l’Yonne Guillaume Larrivé a également salué le «courage» de Valérie Pécresse, «qui a porté le projet de LR.» Selon lui, «l’échec d’un parti ne doit pas être celui de notre pays.» Façon d’appeler fa famille politique à «tracer un nouveau chemin» avec Emmanuel Macron, qui «a l’expérience de l’État et des crises et à «construire autour de lui une nouvelle majorité pour faire réussir la France.»
«C’est un résultat terrible»
Choix identique pour l’ancien prétendant au Congrès LR Michel Barnier qui, sur le plateau de CNews, a indiqué qu’il voterait Emmanuel Macron «sans hésiter». Un soutien qui ne vaut pas consigne de vote : «Les gens n’en n’ont pas besoin. Ils sont assez grands. Surtout quand on a perdu.» Et d’appeler son camp à tirer «toutes les conséquences de cette défaite». «Les lâches vont partir d’un côté ou de l’autre, qu’ils partent. Aux autres de remonter un message politique», a indiqué, pour sa part, le secrétaire général du parti, Aurélien Pradié.
«C’est un résultat terrible», a de son côté constaté Xavier Bertrand, lui aussi candidat lors du Congrès. Mais ce résultat n’empêche pas, selon lui, de faire preuve de clarté : «Entre Macron et Le Pen, je ne veux pas de Le Pen à la tête de mon pays. C’est l’intérêt supérieur du pays, et je mettrai un bulletin Macron», a-t-il affirmé au micro de RTL lundi matin. Et d’évoquer «un choix terrible» qui «ne laisse pas la place à la moindre ambiguïté».
Avant un Conseil stratégique et un bureau politique dans la journée de lundi qui risquent d’être houleux, Rachida Dati ne mâche pas ses mots. Sur BFMTV, l’ancienne garde des Sceaux considère que la droite «n’a pas pu toucher les préoccupations des Français.» «Il faut se dire les choses, la présidentielle, c’est aussi une incarnation, un rapport direct avec les Français», cingle-t-elle avant d’appeler à voter pour Emmanuel Macron : «Nous n’avons pas le choix, sinon c’est le chaos».
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