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REVUE DE PRESSE AFRIQUE « la Une », Gbagbo libéré de ses chaînes ?

La liberté provisoire pour l’ex-président ivoirien ? Dans la presse en Afrique, les journaux qui l’évoquent se partagent entre ceux qui la prédisent, ceux qui la souhaitent, ceux qui la redoutent… Et même (mais oui) celui qui, déjà, l’annonce.

Tout de suite celui-ci : l’Infodrome , autrement dit le site Internet des quotidiens ivoiriens indépendants L’Inter et Soir Info qui croit savoir que « la libération provisoire de l’ex-président Laurent Gbagbo et de son poulain, Charles Blé Goudé (…) est déjà effective » ! La version en ligne de ces deux journaux abidjanais respectés affirme que « ce départ de la Haye devrait se faire au petit matin, très tôt à 4h, (…), pour ne pas ameuter les partisans de ces présumés coupables de la procureure Fatou Bensouda » ! Pour destination, L’Infodrome évoque « une ville un point d’accueil à 70 kilomètres de la Haye, hors de la Hollande, en territoire belge. Ce lieu, lui aussi, est tenu secret avant l’arrivée des probables ex-détenus ».

D’Autres, donc, sur la foi de l’audience d’hier à la Cour pénale internationale, se bornent à évoquer ladite libération provisoire de Laurent Gbagbo. C’est entre autres le cas de L’Intelligent d’Abidjan. Lequel quotidien ivoirien, « en Une », annonce « Gbagbo et Blé Goudé vers la liberté provisoire », soulignant dans la foulée : « le procureur n’est plus opposé mais pose des conditions ».

Et puis il y a ceux qui la souhaitent, comme par exemple l’ex-président ivoirien Henri Aimé Konan Bédié, qui l’a dit sur les antennes de France 24: « Cela fait sept ans que Laurent Gbagbo est en prison à La Haye, (…) j’espère vivement qu’il retrouve la liberté et qu’il rentre en Côte d’Ivoire ».

Justice pour Gbagbo, réconciliation pour la Côte d’Ivoire

En Afrique centrale aussi, on peut lire ce matin des journaux qui souhaitent la libération de Laurent Gbagbo. C’est le cas des quotidiens Les Dépêches de Brazzaville et Le Courrier de Kinshasa (qui appartiennent au même groupe de presse). « Disons-le clairement, lancent-ils d’une rive à l’autre du fleuve Congo : il est temps que la Cour Pénale Internationale mette un  terme à la détention de l’ancien Président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo. Pour au moins deux raisons (…) : d’abord, parce que depuis le mois de novembre 2011, date à laquelle celui-ci a été incarcéré à La Haye, aucune preuve indiscutable n’a été produite à propos des crimes qu’il aurait commis ou fait commettre lorsqu’il occupait la plus haute fonction de l’Etat ; ensuite et surtout, poursuivent en chœur ces deux quotidiens congolais, parce que rien n’est plus important que la réconciliation dans un pays qui a vécu une terrible guerre civile dont il ne s’est pas réellement remis même si la paix semble aujourd’hui acquise », énoncent-ils.

Se faisant l’écho du message qu’a récemment « transmis » le président de l’Assemblée nationale ivoirienne au président congolais Denis Sassou N’Guesso, Les Dépêches de Brazzaville et Le Courrier de Kinshasa estiment à l’unisson de Guillaume Soro que « la CPI doit libérer Laurent Gbagbo. Non seulement, en effet, elle rendra justice à un homme dont elle n’a pas été capable de prouver la culpabilité, mais encore elle renforcera le lent et difficile processus de réconciliation (en Côte d’Ivoire). Rien n’est plus important, c’est évident, que de panser définitivement les  terribles blessures ouvertes par la guerre civile dans ce pays ».

L’ombre vaste de Gbagbo

Et puis donc, il y a ceux qui la redoutent ; C’est le cas du journal burkinabè Le Pays. Lequel souligne que « quoi qu’on dise, Laurent Gbagbo n’est pas n’importe qui. L’ancien chef de l’Etat continue de jouir  de la sympathie d’une grande partie de ses compatriotes voire au-delà. Et sa seule présence en Côte d’Ivoire risque de générer des difficultés de gouvernance à son rival, Alassane Ouattara, estime ce quotidien ouagalais. Surtout au moment où la scène politique ivoirienne est en pleine recomposition, le divorce étant pratiquement consommé entre ses tombeurs d’hier qui se regardent aujourd’hui en chiens de faïence »complète le pays , .

Feu sur le scrutin congolais

A neuf jours de la date prévue des élections, la presse en est réduite à des questions au sujet de l’incendie du dépôt de la Ceni à Kinshasa. Témoin Le Potentiel. « A qui profite le crime ? », se demande ce quotidien kinois. Qui prévient : « que la Ceni n’essaye surtout pas de jouer avec l’avenir de tout un peuple. Elle doit s’employer à tout mettre en œuvre pour que le peuple ait ses élections comme promis, sinon la suite sera difficile à gérer », avertit Le Potentiel.

RFI

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