SAISINE DE LA CEDEAO, GOITA RÉPOND À OUATTARA

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SAISINE DE LA CEDEAO, GOITA RÉPOND À OUATTARA

Les autorités de la transition malienne n’ont pas tardé à réagir à la volonté de la Côte d’Ivoire de porter l’affaire des 46 militaires encore en détention devant la CEDEAO. Dans un communiqué, elles répondent au président ivoirien et menace.

Le ton est encore monté entre le Mali et la Côte d’Ivoire au sujet des militaires arrêtés. Alors que Bamako lie la libération de ces soldats ivoiriens à l’extradition de personnalité maliennes vivant en Côte d’Ivoire, Abidjan dénonce un « chantage inacceptable » et parle de prise d’« otages ». les autorités ivoiriennes appellent également à la tenue « dans les meilleurs délais » d’un sommet de la Cedeao. Les deux pays en sont membres, mais le Mali est suspendu de ses organes de décision.

Dans un communiqué lu le mercredi 15 septembre 2022 à la télévision nationale, le gouvernement malien a vigoureusement réagi. Il affirme que l’affaire « est purement judiciaire et bilatérale ». Il « met en garde contre toute instrumentalisation de la CEDEAO par les autorités ivoiriennes pour se soustraire à leur responsabilité vis-à-vis du Mali ».

La médiation engagée par le Togo est « l’unique cadre de règlement du dossier » et le Mali « n’est nullement concerné par cette procédure devant l’instance communautaire », dit-il. Bamako accuse le gouvernement ivoirien d’être animé par une « volonté d’adversité » et « d’avoir transformé un dossier judiciaire en une crise diplomatique ».

Le 10 juillet, 49 soldats ivoiriens avaient été arrêtés au Mali, présentés comme des « mercenaires », puis inculpés mi-août de « tentative d’atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat » et formellement écroués.

Abidjan assure que ces soldats étaient en mission pour l’ONU, dans le cadre d’opérations de soutien logistique à laMISSION des NATIONS UNIS AU MALI (Minusma). Début septembre, trois femmes soldats sur les 49 avaient été libérées, « un geste humanitaire » du Mali qualifié alors de « bon signe » par Abidjan.

Mais quelques jours plus tard, le chef de la junte au pouvoir au Mali, le colonel Assimi Goïta, avait parlé de nécessaire « contrepartie », évoquant l’extradition de personnalités maliennes vivant à Abidjan.

Plusieurs médiations sont en cours pour obtenir la libération des 46 soldats toujours prisonniers, dont celles du président togolais Faure Gnassingbé et de leaders religieux maliens.

Tristan Sahi