Des milliers de manifestants ont réclamé vendredi soir à Dakar la libération du maire de la capitale sénégalaise, emprisonné depuis mars pour détournement de fonds publics, à l’appel d’une nouvelle coalition de l’opposition.
Ce rassemblement était la première manifestation de « Manko Taxawu Sénégal » (Entente pour veiller sur le Sénégal, en langue ouolof), coalition de formations de l’opposition, dont le Parti démocratique sénégalais (PDS, ex-pouvoir), formée fin avril en vue des élections législatives du 30 juillet.
La manifestation, à laquelle participaient plusieurs responsables de l’opposition, visait notamment à dénoncer l’incarcération du maire Khalifa Sall et à réclamer la transparence dans la gestion des gisements de pétrole et de gaz découverts dans le pays.
Khalifa Sall, maire de Dakar depuis 2009, est en détention préventive depuis le 7 mars.
M. Sall, probable candidat à l’élection présidentielle de 2019 contre le chef de l’Etat Macky Sall, au pouvoir depuis 2012, doit répondre de dépenses « non justifiées » de plus de 2,7 millions d’euros au préjudice de la mairie, selon la justice, ce qu’il nie.
Ses partisans imputent ses déboires judiciaires à son statut de dissident du Parti socialiste (PS), une formation membre de la coalition au pouvoir, et de la majorité présidentielle, des allégations réfutées par les autorités.
« Pour la libération de Khalifa Sall », pouvait-on lire vendredi sur des banderoles et pancartes portées par les manifestants dont plusieurs arboraient des T-shirts à l’effigie de responsables de l’opposition.
L’ »absence de bilan » du président Macky Sall « justifie ses agressions répétées » contre l’opposition, « en manipulant notre système judiciaire contre ses adversaires politiques », a déclaré l’ex-Premier ministre Idrissa Seck.
« Si Khalifa Sall est en prison, c’est parce qu’il est un otage politique mais ce n’est pas parce qu’il a détourné de l’argent », a de son côté indiqué Pape Diop, ancien maire de Dakar et ancien président de l’Assemblée nationale.
Des intervenants ont appelé à une bonne gestion des ressources pétrolières et gazières.
Le Premier ministre sénégalais, Mahammed Boun Abdallah Dionne, a assuré jeudi devant les députés, que le gouvernement gérait le dossier des hydrocarbures avec transparence, après la signature de contrats d’exploration et d’exploitation avec des compagnies étrangères.
AFP