Jeudi 14 septembre, en pleine session d’ouverture de la 13e législature, les députés ont appris le décès de Djibo Leyti Kâ. Homme politique autant respecté que craint, le socialiste a marqué l’histoire politique en travaillant avec tous les chefs d’Etat de Senghor à Macky Sall. L’Assemblée nationale lui a donc rendu hommage.
Electrisés par le débat sur l’absence de Khalifa Sall, les députés se sont immédiatement tus lorsqu’ils ont compris qu’Abdoulaye Makhtar Diop avait une mauvaise nouvelle à annoncer. « Le ministre d’Etat Djibo Kâ vient de nous quitter. Paix à son âme. »
Dans les travées de l’Assemblée, les députés sortent pour évoquer Djibo Kâ. « Nous avons appris à militer, à servir le pays, à l’ombre d’un homme comme Djibo Kâ », confie le porte-parole du PS, Abdoulaye Wilane.
Même ceux qui ont critiqué, combattu politiquement Djibo Kâ comme Mamadou Diop Decroix, lui reconnaissent une stature d’homme d’Etat : « Je n’étais pas d’accord avec le pouvoir en place, mais je peux apprécier l’homme qu’il était. Il avait des qualités, et pour moi c’est cela qui est important aujourd’hui. »
Djibo Kâ et Moustapha Niasse ont été un temps fâchés ; une histoire de gifles échangées lors d’une réunion du PS. Réélu jeudi au perchoir de l’Assemblée, le président de l’hémicycle a entamé son discours avec cet hommage : « Les vicissitudes de la vie nous avaient séparés un moment. Mais je dis ici avec fierté que nous nous sommes retrouvés il y a de cela plusieurs années. Et mon cœur est triste. »
Fidèle à ses convictions, Djibo Kâ sera resté dans la machine politique jusqu’à son dernier souffle. Il avait 69 ans.
AFP