Le mouvement de contestation derrière l’opposant sénégalais Ousmane Sonko a lancé un nouvel appel à manifester samedi.
Après les violentes manifestations qui ont fait cinq morts et plusieurs blessés la semaine passée, l’opposition sénégalaise appelle à de nouveaux rassemblements samedi à Dakar et dans les grandes villes du pays. Par ces défilés qu’il souhaite pacifiques, le collectif M2D, qui regroupe partis politiques et mouvements de la société civile, cherche à obtenir la libération des « prisonniers politiques » incarcérés après les heurts et défendre « la démocratie et l’état de droit ». La rue sénégalaise s’est embrasée après l’arrestation le 3 mars du député Ousmane Sonko, accusé de viol. Ce dernier, arrivé troisième de l’élection présidentielle de 2019, est l’un des favoris pour celle de 2024.
Face à l’ampleur de la contestation et des pillages, le président Macky Sall a fini par prendre la parole lundi pour lancer un appel au calme. Jeudi a été décrété deuil national « à la mémoire des défunts » : le Sénégal a annoncé plus de 36.000 cas de Covid-19 dont 935 décès.
L’opposant crie au complot
Dans un geste d’apaisement, le pouvoir a libéré Sonko – il est placé sous contrôle judiciaire – et annoncé un prochain plan d’aide pour les jeunes ainsi que la fin pour le 19 mars de « l’état de catastrophe sanitaire », qui grève l’économie et impose un couvre-feu dans la capitale et la région de Thiès. Un remaniement du gouvernement serait également à l’étude.
Ousmane Sonko a été inculpé lundi dans un dossier pour viols présumés ouvert à la suite d’une plainte déposée contre lui par une employée d’un salon de beauté dans lequel il allait se faire masser pour, dit-il, soulager ses maux de dos. L’opposant crie au complot ourdi par Macky Sall pour l’écarter de la prochaine présidentielle, ce que le chef de l’Etat a réfuté.
- Par ANTOINE MALO