Une ambiance de joie et d’émotion régnait le 22 février 2024, au domicile du Général Bruno Dogbo Blé, situé à la Riviera Palmeraie, à Abidjan. Après 13 longues années d’incarcération, le général retrouvait enfin sa liberté, marquant ainsi un tournant décisif dans sa vie et celle de sa famille.
C’est dans ce contexte de retrouvailles que Madame Simone Ehivet Gbagbo, présidente du MGC (Mouvement des Généraux et Cadres), a rendu visite à « son fils »fraichement libèrè
Debout et droit, le général attendait avec impatience l’arrivée de celle qu’il considère comme sa « maman ». « C’est maman qui vient là ?« , s’est-il exclamé avant de la prendre dans ses bras, étreinte chargée d’émotion.
L’annonce du Procureur de la République
« Que le sol ivoirien te reçoive avec joie et qu’il te donne une rapide régénérescence« , a déclaré Madame Simone Ehivet Gbagbo. Elle est venue exprimer son bonheur de voir son « fils » recouvrer la liberté. « Merci d’être resté en vie, merci à Dieu de t’avoir gardé en vie« , a-t-elle ajouté, soulignant la période difficile qu’a traversée le général. Celui-ci, ému, a exprimé sa gratitude envers « maman » Simone Ehivet Gbagbo.
Le général a partagé son attente impatiente de la veille, où personne ne semblait être informé de sa libération. Il a raconté l’annonce du Procureur de la République, intervenu vers 16h, confirmant qu’aucun billet de sortie n’était prévu pour lui. « Il m’a dit ceci : ma mission est juste de m’assurer que vous êtes parti d’ici ».
« Mes affaires sont prêtes depuis hier », a répondu le général, soulignant la fatigue morale des militaires dans de telles situations.
Dans les échanges entre la présidente du MGC et le général, ils ont partagé les expériences vécues dans le même bâtiment sans jamais se rencontrer pendant ces années d’incarcération. Simone Gbagbo était, pour rappel, détenue a l’école de gendarmerie d’Abidjan avec le Général Dogbo Blé et l’Amiral Vagba Faussignaux, avant sa libération le 08 août 2018.
27 prisonniers dans la même pièce
Devant l’ex-Première Dame, le général a évoqué les conditions difficiles de sa détention, notamment à l’école de gendarmerie, où il était seul dans une petite pièce sans fenêtres.
« C’est un MDL qui ouvre la porte et à qui tu demandes ce que tu peux faire. Dans les autres prisons, il y a des voisins et on n’est pas seul. Mais à l’école de gendarmerie, vous êtes seul, tout seul. J’entendais la voix de maman et je savais qu’elle allait bien, mais je n’ai jamais pu la voir. Pendant deux années, je n’avais ni télévision, ni radio. C’est quand ma maman est arrivée qu’on m’a donné une télé », a-t-il raconté.
Dans la pièce minuscule où il vivait enfermé, il n’y avait aucune ouverture en dehors de la petite porte. Il raconte également qu’à Korhogo où il se trouvait avant d’être transféré à Abidjan, il vivait dans la même pièce avec 26 autres prisonniers et tout le monde dormait à même le sol, sur des nattes. « À l’école de gendarmerie, c’était donc mieux, mais je balayais, je lavais moi-même les toilettes et les draps ».
Madame Simone Ehivet Gbagbo a salué le courage du général, soulignant la bravoure dont il a fait preuve. Après ces moments intenses, elle s’est retirée, laissant à la famille l’opportunité de célébrer ce moment mémorable.
Ces retrouvailles symbolisent non seulement la fin d’une longue épreuve pour le général Dogbo Blé, mais aussi le début d’une nouvelle étape dans sa vie et dans les relations politiques en Côte d’Ivoire.
Avec CNC MGC