Succession de Ouattara: Comment Amadou Gon se positionne
A 3 ans de la fin du second et dernier mandat du président ivoirien, Alassane Ouattara la question de la succession du chef de l’Etat fait débat au sein de sa formation politique. Dans cet environnement, un homme semble se dégager.
Les observateurs de la scène politique présents à Korogho lors de la cérémonie d’hommage à Alassane Ouattara l’ont assurément remarqué. Au cours de ses interventions à cette manifestation, Amadou Gon Coulibaly, actuel Premier ministre a adopté la posture du rassembleur invitant notamment Hamed Bakayoko et Guillaume Soro à faire bloc autour d’Alassane Ouattara.
Si cette sortie d’Amadou Gon peut être perçue comme une volonté de jouer la carte de l’unité au sein du Rassemblement des Républicains (RDR), il n’en demeure pas moins que celui que ses partisans surnomment ‘’le Lion’’ lorgne de plus en plus sur 2020. Amadou Gon Coulibaly qui vise la magistrature suprême selon plusieurs sources souhaiterait voir ses deux « jeunes frères » se mettre en retrait de cette course. Du moins, pour l’instant.
D’ordinaire discret, le chef du gouvernement qui est l’un des fidèles parmi les fidèles d’Alassane Ouattara balise le terrain pour concrétiser cette ambition. Plusieurs de ses proches sont discrètement intégrés dans les instances clés de l’Etat. Les sachants de l’arène politique ne s’y trompent pas. La sphère d’influence du maire de Korhogo s’étend davantage ces derniers mois.
« En réalité, Amadou Gon estime qu’après tout le temps passé auprès d’Alassane Ouattara et tous les sacrifices qu’il a consenti pour l’accession au pouvoir du RDR, il est temps pour lui de monter sur le trône. Et dans cette ambition, il est convaincu de pouvoir compter sur le soutien d’Alassane Ouattara. Les choses devraient se dessiner au prochain Congrès du parti », commente un proche du pouvoir d’Abidjan.
L’ancien ministre de l’Agriculture apparait désormais en première ligne pour la gestion des affaires de l’Etat. Avec un Alassane Ouattara de plus en plus en retrait et un Daniel Kablan Duncan confiné dans un rôle à la limite du strictement honorifique, AGC apparait comme le véritable numéro 2 du pays. Nul doute que le chef de l’Etat qui n’a jamais caché sa volonté de se mettre quelque peu en retrait va confier davantage de pouvoir à Amadou Gon Coulibaly dans les mois à venir. C’est en cela que le choix de Daniel Kablan Duncan, connu pour son détachement de la politique s’explique en partie. Le député de Grand-Bassam ne devrait poser aucun problème en 2020.
Au sein du RHDP, l’adversaire principal d’Amadou Gon pourrait donc être Guillaume Soro. Car, Relativement proche du Premier ministre ivoirien, Hamed Bakayoko ne devrait pas voir d’inconvénient à attendre son heure. Ce, d’autant plus que des indiscrétions font savoir que l’actuel ministre de l’Intérieur estime ne pas être encore prêt pour la magistrature suprême. Ce qui n’est pas le cas pour le chef du parlement dont toutes les actions montrent qu’il compte se lancer en 2020. Avec l’adversité que lui propose son propre camp et l’ombre constant de la Cour pénale internationale (CPI), l’ancien chef rebelle n’a pas beaucoup d’autres choix…
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