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Tchad : Vers une « monarchie dictatoriale ? »

Alors que l’annonce de la mort du président, Idriss Déby, fraîchement réélu, a été faite ce mardi matin, l’armée a pris les commandes du pays et un homme fort émerge au sein de celle-ci. il s’agit d’un des fils du président décédé, Mahamat Déby Itno. Celui qui dirigera donc un conseil militaire de transition.

Tout juste réélu  pour un sixième mandat et après 30 ans au pouvoir, le président tchadien Idriss Déby Itno est décédé, ce mardi 20 avril, des suites de blessures reçues au combat contre des rebelles. La mort du chef d’État à peine annoncée, sa succession est, déjà, à N’Djamena, sous le contrôle de l’armée. 

C’est « le Conseil militaire de Transition (CMT)« , présidé par le général de corps d’armée Mahamat Idriss Déby Itno, général de l’armée et bras droit de son défunt père, qui a été choisi, par les militaires, pour garantir « l’indépendance nationale, l’intégrité territoriale, l’unité nationale, le respect des traités et accords internationaux et assure la transition pour une durée de 18 mois« .  « Le gouvernement et l’Assemblée nationale sont dissous« , ajoute l’armée.

Un pur produit de l’armée

Mahamat Idriss Déby Itno, aujourd’hui, âgé de 37 ans est un pur produit de l’armée. Il a d’abord suivi les cours du Groupement des écoles militaires interarmées du Tchad. Puis il s’est inscrit en France, au lycée militaire d’Aix-en-Provence, où il n’est resté que trois mois.

Dès son retour au pays, son père l’a versé dans la Direction générale de service de sécurité des institutions de l’État (DGSSIE), la garde présidentielle. 
En 2009, alors qu’il est âgé de 25 ans, Mahamat Idriss Déby participe à la bataille victorieuse d’Am-Dam contre une coalition rebelle, menée par Timan Erdimi, dans l’est du Tchad.

Une année plus tard, le jeune militaire qui s’est aguerri sur le terrain, au fil du temps, reçoit, au sein de la DGSSIE, le commandement de l’escadron blindé et des gardes du corps. En 2012, il est nommé à la tête du groupement chargé de la sécurité du palais présidentiel ; un poste qui démontre la confiance qui lui était accordée.

Au coté des Français en 2013 dans le nord du Mali

Mais c’est en 2013, que ce général quatre étoiles, se serait distingué. C’est via sa nomination au poste de commandant, en second, des Forces armées tchadiennes, qui interviennent dans le nord du Mali (FATIM), sous les ordres du général Oumar Bikomo, qu’il marque les esprits. Celui qui a côtoyé les forces françaises et occidentales au Sahel, apparaissait déjà comme un interlocuteur crédible à leurs yeux.

Vers une « monarchie dictatoriale ?« 

Pour le rédacteur en chef Afrique de TV5Monde, Ousmane N’diaye, cette décision 

affirme une continuation d’une forme de pouvoir, qui est « familiale, avec une armée qui annonce et décide que c’est le fils du président Mahamat Déby, qui a mené des troupes tchadiennes au Mali, qui prend la succession de son père » à la tête du conseil militaire. 
Pour lui, la légitimité de Mahamat Déby « qui n’est pas le plus gradé, ni le plus ancien de l’armée » ne repose que sur le fait qu’il soit le fils de l’ancien chef d’État.

Selon Ousmane N’diaye, « on a presque une mutation de pouvoir dictatorial, en une monarchie, ce qui est un grand classique des dictatures africaines« .
Il déplore que les Déby s’inscrivent dans cette « grande tradition sinistre et triste » des dictatures africaines.
Selon l’armée, « des élections « libres et démocratiques » seront organisées au Tchad à l’issue de cette période de « transition » de 18 mois.

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