Les manifestations avaient été suspendues en raison de l’ouverture du dialogue avec le pouvoir, le 19 février, sous la facilitation du président ghanéen Nana Akufo-Addo. Or le dialogue est pour le moment dans l’impasse, l’opposition a donc décidé de reprendre le chemin de la rue pour trois jours de mobilisation, aujourd’hui, mercredi et samedi. Ces marches ont été interdites par les autorités. « Le gouvernement ne peut pas se rendre complice de la violation des recommandations du facilitateur en laissant les manifestations se faire », a écrit le ministre de l’Administration territoriale Payadowa Boukpessi.
« La manifestation, c’est notre force de dissuasion populaire. » L’opposant Jean-Pierre Fabre, le reconnaît : la trêve est rompue. L’objectif clairement affiché est de continuer à peser pour se faire entendre, ne pas se laisser bercer par le rythme jugé trop lent des consultations. Ne pas donner l’impression d’être tombé dans le piège du pouvoir.
Après un mois de suspension, le dialogue avait repris le 23 mars avant d’être de nouveau ajourné. Les positions semblent à ce jour irréconciliables. L’opposition refuse notamment que le président Faure Gnassingbé puisse se présenter en 2020 pour un quatrième mandat. Et le chef de file l’opposition de préciser : « depuis 1991, nous avons cédé tout ce qu’il était possible de céder. Nous ne cèderons plus sur rien. »
De son côté, le pouvoir rejette l’idée qu’une modification de Constitution puisse interdire à un individu d’être candidat. « C’est inacceptable », explique un proche du chef de l’Etat : « pourquoi focaliser les débats sur la participation d’un seul individu en 2020. Faure Gnassingbé est Togolais comme nous tous. »
Aujourd’hui, l’opposition rompt donc la trêve… « Si nous gardons notre liberté de manoeuvre, nous ne nous retirons pas des discussions » pour autant, indique Jean-Pierre Fabre. Aucune date de reprise du dialogue n’est pour le moment avancée mais les consultations se poursuivent chez le facilitateur.
rfi