Dans l’entretien accordé à l’agence de presse Reuters, le chef de la diplomatie gambienne va plus loin et demande à l’Union africaine et à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) de persuader le président togolais à abandonner le pouvoir.
Des propos sans ambiguïté qui laissent entrevoir la position de Banjul dans la crise togolaise. Surtout qu’en janvier 2017, la Gambie a frôlé une crise meurtrière en raison du refus de l’ancien président Yahya Jammeh de céder le pouvoir à son successeur Adama Barrow, vainqueur de la présidentielle de décembre 2016.
Aidée de la force de la Cédéao, la Gambie avait alors pu faire pression sur Yahya Jammeh qui a finalement accepté un exil en Guinée équatoriale.
Au Togo, c’est un cas de figure différent, peut-être plus complexe et bien plus risqué. Depuis septembre, des manifestations se multiplient dans plusieurs villes du pays, exigeant une limitation non-rétroactive du nombre de mandats présidentiels, ainsi que la démission du président Faure Gnassingbé, à la tête du Togo depuis 2005, prenant la succession de son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant 38 ans.
Cette crise qui a déjà fait près de 17 morts et quelque 200 blessés, a vu défiler de nombreuses tentatives de médiation. Celles de l’OIF et du président Condé qui ont échoué ; celle du président béninois Patrice Talon et de la Côte d’Ivoire, toujours en cours. La dernière en date concerne l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Une délégation de la Commission Interparlementaire de l’organisation a été dépêchée au Togo où elle rencontre des membres de l’opposition.
APF