« La coalition des partis politiques (…) convie ses militants et la population à se rendre massivement au Palais des congrès de Lomé (Assemblée Nationale) mardi 12 septembre à 8h00, pour dire non » à un projet de loi, a annoncé l’opposition dans un communiqué, après une conférence de presse.
La veille des manifestations de mercredi et jeudi derniers, qui ont rassemblé des centaines de milliers de personnes à travers le pays, le gouvernement avait joué l’apaisement, annonçant qu’il allait soumettre un projet de loi au Parlement, visant à rétablir la limitation des mandats présidentiels et un scrutin à deux tours.
Le Parlement doit se réunir mardi en session extraordinaire avant la rentrée prévue en octobre, laissant entendre que l’examen d’un projet de réforme constitutionnelle se ferait à ce moment là.
Toutefois, le gouvernement togolais a rétropédalé par la voix de son ministre de la Fonction Publique, Gilbert Bawara, affirmant que « la session extraordinaire de mardi 12 septembre est prévue de longue date ».
« Je ne sais pas si le Parlement examinera mardi le projet de réforme, cela ne relève pas du gouvernement », a-t-il dit à l’AFP.
Toute modification de la Constitution doit remporter au moins 4/5ème des votes au Parlement.
« On est perdus, on ne sait pas trop » si le Parlement va examiner le projet de réforme mardi, explique Nathaniel Olympio, représentant du Parti des Togolais.
« On entend tout et son contraire de la part des ministres, ou des députés de la majorité. Mais de toute façon, ce n’est plus ce qui nous intéresse », confie l’opposant à l’AFP, soulignant que les manifestants demandent désormais la démission du chef de l’Etat.
La coallition a également appelé ses partisans à se réunir vendredi pour un meeting politique dans le centre de Lomé, et à se rassembler pour de nouvelles marches, mercredi 20 et jeudi 21 septembre.
« Nous allons continuer à maintenir la pression jusqu’à ce que Faure Gnassingbé s’en aille », a déclaré Eric Dupuy, porte-parole de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), parti historique de l’opposition. « Désormais, nos revendications sont claires, nous n’avons plus besoin de parler à mots couverts ».
Internet était revenu lundi matin dans la capitale togolaise, après plusieurs jours de blocage.
Le président Faure Gnassingbé a succédé à son père, le général Gnassingbé Eyadéma qui est resté près de 40 ans au pouvoir, à la présidentielle de 2005, avec l’appui de l’armée. De violentes manifestations et une féroce répression s’en étaient suivies.
Il a ensuite été réélu en 2010 et en 2015, lors de scrutins très contestés par l’opposition.
AFP