Patrice NGANANG a traité la première dame de « Wolowos » du chanteur Fally Ipupa
Les quelques jours que Patrice Nganang a passés entre les murs de la prison centrale de Yaoundé n’auront pas poli son style vis-à-vis du couple présidentiel du Cameroun Paul et Chantal Biya. Très critique envers le régime de Paul Biya, l’écrivain camerounais est connu pour son ton assez cru à l’égard surtout de Chantal Biya comme le témoignent plusieurs de ses publications sur les réseaux sociaux.
Dans l’une d’elles en date du 26 décembre 2014 par exemple, Patrice Nganang n’avait pas hésité à présenter la première dame camerounaise comme la « Wolowos » (terme péjoratif pour désigner une personne de mœurs légère) du chanteur Congolais Fally Ipupa.
Interrogé par Le Quatrième Pouvoir sur les raisons du choix de ce style que d’aucuns qualifient d’ « ordurier et diffamatoire», l’auteur de Temps de Chien s’est défendu en évoquant les rapports les hommes de lettres et la Reine Marie-Antoinette peu avant la Révolution française.
« Si vous rentrez dans l’histoire française, vous verrez comment Marie Antoinette et le Roi LouisVI étaient traités. Vous verrez que le libelle -ce qu’on appelle diffamation – est une culture, pratiquement un genre littéraire que pratiquait Voltaire et plusieurs autres écrivains », a expliqué l’écrivain dans une interview accordée aux confrères du Quatrième Pouvoir.
Pour lui, ces rapports entre les hommes de lettres et les occupants du Château de Versailles avaient joué un rôle déterminant dans la Révolution française qui a donné naissance à la République française.
« (…). Je crois que l’éducation que nous recevons au Cameroun est très mauvaise parce qu’elle nous coupe de la substance de l’activisme et qui demande qu’on repousse les frontières de ce qui est permis pour rendre la vie un peu plus belle et plus libre », a-t-il ajouté.
Lire ci-dessous une des publications à polémique de l’écrivain sur le couple Biya en date du 13 mars 2015 :
La prostate bousillée de l’un, le col de l’utérus fracassé de l’autre – la course contre la montre a commencé: Le couple présidentiel hors du pays et en mauvaise santé
Où est Paul Biya ? Depuis le 2 mars, le chef de l’Etat camerounais « effectue une visite privée en Europe », indique un communiqué du palais d’Etoudi, le siège de la présidence, sans préciser la destination.
Mais de sources concordantes, Paul Biya séjourne actuellement dans un centre hospitalier du canton de Genève, où il suit un traitement pour des soucis cardiaques et un cancer de la prostate, ajoutent les mêmes sources. Âgé de 82 ans – dont 33 passés au pouvoir – « l’homme lion », comme on le surnomme au Cameroun, hésiterait à subir une opération chirurgicale envisagée par les médecins.
Une source bien introduite dans les organisations de la diaspora camerounaise affirme que les médecins et autres personnels soignants camerounais ou d’origine camerounaise travaillant aux HUG (Hôpitaux universitaires de Genève, structure publique mais de grande qualité où sont souvent hospitalisés des chefs d’Etat africains) ont été récemment invités à prendre leurs congés.
De nombreux mystères
Désigné citoyen d’honneur du canton de Genève, il y a quelques années, le président camerounais y passe plus de la moitié de l’année. Les deux enfants issus de son second mariage avec Chantal Biya y poursuivent leurs études. Pour ses multiples séjours dans la cité genevoise, le couple présidentiel est un habitué du luxueux hôtel Intercontinental, non loin du siège des Nations unies, entre la ville et l’aéroport.
Mais cette fois-ci, Paul et Chantal Biya sont chacun de son côté. La première dame du Cameroun n’a pas accompagné son époux en Suisse. Elle était partie du Cameroun quelques jours avant Paul Biya, à destination de la France où elle suit des soins de reconstruction depuis une opération du col de l’utérus effectuée à l’hôpital américain de Neuilly en 2013.
Cette intervention chirurgicale l’avait éloignée du pays pendant plusieurs mois. Si son état de santé le lui permet, Paul Biya devrait quitter Genève dans le courant de la semaine et rejoindre la première dame dans leur résidence privée des Yvelines, en région parisienne.
Les fréquents voyages du couple présidentiel camerounais à l’étranger sont toujours accompagnés de nombreux mystères. Cette fois-ci, une vive polémique a surgi à la découverte d’un photomontage sur le site de la présidence camerounaise.
Le chef de l’Etat y est montré en train de s’incliner devant la dépouille des soldats morts au front dans la lutte contre la secte islamiste Boko Haram, au nord du pays et dans des opérations de maintien de la paix en Centrafrique.
La cérémonie a eu lieu le 6 mars, alors que Paul Biya était déjà absent du pays depuis quatre jours. La photo des dépouilles venait bien de la cérémonie en hommage aux soldats tués au front mais celle du président datait, après analyse, d’une cérémonie officielle le 20 mai 2014.
Le photomontage a disparu 48 heures après que le subterfuge a été découvert. Le président avait justement été critiqué pour ne pas s’intéresser assez au sort des troupes engagées dans les combats avec la secte djihadiste. L’un des webmasters du site présidentiel, trop zélé, n’a fait, par son montage, que souligner l’absence présidentielle en ces moments cruciaux.