La Cour pénale internationale a prononcé la remise en liberté sous conditions de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, à l’issue de l’audience de ce vendredi 1er février.
Quinze jours après avoir été acquittés par la Cour pénale internationale, devant laquelle ils étaient inculpés de crimes contre l’humanité, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé vont recouvrer la liberté. Les juges de la chambre d’appel ont décidé que les deux hommes peuvent désormais sortir de la prison de Scheveningen, où l’ancien président ivoirien et son ex-ministre étaient détenus depuis respectivement sept et près de cinq ans.
Avant de rendre sa décision – « qui va susciter de l’émotion » – , le président de la Chambre d’appel de la CPI a enjoint à la salle et au public de « rester calme ».
Libération sous conditions
« La chambre d’appel a décidé à l’unanimité l’ajout d’un ensemble de conditions qui assortissent la mise en liberté », a déclaré le juge président de la CPI, Chile Eboe-Osujidont. Le 15 janvier dernier, la chambre de première instance avait décidé de la liberté sans condition des deux hommes.
Parmi ces conditions : l’obligation de résider dans un État membre de la CPI, en attendant un éventuel procès en appel. « Ces conditions sont imposées pour protéger l’intégrité du processus judiciaire », a insisté la Cour, précisant qu’un « jugement écrit énonçant ces conditions sera rendu disponible plus tard dans la journée ».
Laurent Gbagbo a accueilli la décision en souriant, levant les mains au ciel et remerciant chaleureusement des avocats, Mes Altit et Naouri.
« Ils vont être libérés dès aujourd’hui et être transférés dans une résidence transitoire, où nous les retrouveront, en attendant que les conditions de leur libération soient fixées », a confié à Jeune Afrique Me Seri Zokou, l’un des conseils de Charles Blé Goudé.
Des consultations vont être entamées au plus vite avec des États proches du siège de la Cour pénale internationale, situé à la Haye, afin de trouver des pays qui accepteront d’accueillir les deux ex-détenus.
« Il faut identifier un État qui sera prêt à respecter les conditions établies par les juges », explique Fadi el Abdallah, le porte-parole de la Cour pénale internationale. « Entre temps, il peut y avoir des accords intérimaires pour permettre à MM Gbagbo et Blé Goudé de bénéficier au plus vite de leur libération conditionnelle. »
Selon nos informations, la Belgique, où vivent la seconde épouse de l’ancien président, Nady Bamba, et l’un de ses fils, a accepté d’accueillir Laurent Gbagbo, mais pas Charles Blé Goudé.
AFP