Depuis plusieurs jours, Johannesburg et sa banlieue sont le théâtre de violences armées et de pillages à caractère xénophobe. Cinq personnes ont été tuées et 200 arrêtées. Après incendies, émeutes et arrestations, un retour au calme ce mercredi ?
Cinq personnes ont été tuées et près de 200 autres arrêtées dans les émeutes xénophobes qui ont secoué depuis dimanche l’Afrique du Sud, qualifiées de « totalement inacceptables » par le président sud-africain Cyril Ramaphosa : « Tout le monde est bienvenu en Afrique du Sud. »
Mardi encore, la police a tiré des balles en caoutchouc dans le centre de Johannesburg, la principale ville du pays, pour disperser des centaines de personnes, certaines armées de machettes et de haches.
Ce 4 septembre, la police patrouillait les rues de Johannesburg en Afrique du Sud pour prévenir de nouvelles violences xénophobes après trois jours d’attaques et de pillages.
Mercredi matin, la situation était calme dans le centre-ville de Johannesburg et le township d’Alexandra, théâtre la veille d’émeutes. Des magasins commençaient timidement à rouvrir, tandis que quelques habitants fouillaient dans les décombres de magasins pour récupérer de la nourriture.
« Tout le monde est bienvenu »
Mercredi matin, le président Ramaphosa a de nouveau condamné les violences : « S’en prendre à des étrangers n’est pas la bonne attitude, a-t-il déclaré. Tout le monde est bienvenu en Afrique du Sud. » « Nous ne sommes pas le seul pays qui accueille des habitants qui fuient » leur pays, a-t-il ajouté au Cap (sud-ouest), en amont du Forum économique mondial Afrique où sont attendus de mercredi à vendredi une quinzaine de chefs d’État.
Depuis le début des violences dimanche, au moins cinq personnes ont été tuées et près de 200 personnes arrêtées. Des dizaines de magasins ont été détruits à Johannesburg et dans la capitale politique Pretoria. Des poids lourds soupçonnés d’être conduits par des étrangers ont également été brûlés dans la province du KwaZulu-Natal (nord-est).
« Rester vigilants »
Cette flambée de violences suscite l’inquiétude de plusieurs pays du continent, qui comptent de nombreux ressortissants en Afrique du Sud.
Le Nigeria a décidé de dépêcher un émissaire spécial en Afrique du Sud. Le président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, a « condamné » mercredi « toute forme de violence alimentée par la haine », saluant « la réponse rapide des autorités sud-africaines » pour tenter de ramener le calme.
Le Botswana, aussi frontalier de l’Afrique du Sud, a appelé ses concitoyens sur place à faire preuve de « la plus grande prudence » et à « rester vigilants en permanence ».Violences régulières.
L’Afrique du Sud, première puissance industrielle du continent, est le théâtre régulier de violences xénophobes, nourries par le fort taux de chômage et la pauvreté.
En 2015, sept personnes avaient été tuées au cours de pillages visant des commerces tenus par des étrangers à Johannesburg et à Durban (nord-est). En 2008, des émeutes xénophobes avaient fait 62 morts dans le pays.
AFP