Le climat s’est encore tendu depuis l’éviction des candidatures de Laurent Gbagbo et Guillaume Soro au scrutin du 31 octobre.
Le représentant spécial des Nation unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Mohamed Ibn Chambas, qui a achevé, dimanche 27 septembre, sa mission d’une semaine en Côte d’Ivoire, a souhaité que la présidentielle du 31 octobre soit « pacifique et inclusive ».
« Le représentant spécial a réitéré son appel à tous les acteurs politiques pour qu’ils poursuivent leur engagement pour l’organisation d’une élection pacifique et inclusive, dans le respect des droits de l’homme », selon le texte du communiqué diffusé dimanche. « A cet égard, il note la libération provisoire de détenus le 23 septembre, un geste bienvenu et espère que d’autres mesures d’apaisement seront prises alors que le processus électoral se poursuit », enchaîne le texte, évoquant la libération d’une dizaine de partisans de l’ancien chef rebelle et ex-premier ministre Guillaume Soro.
Le Conseil constitutionnel a rejeté le 14 septembre la candidature de M. Soro, de l’ancien président Laurent Gbagbo et de 38 autres candidats, mais a validé celle du président Alassane Ouattara à un troisième mandat controversé.
« Le représentant spécial appelle tous les acteurs politiques ivoiriens à rejeter l’usage des discours de haine, la violence et toute forme de sectarisme, et à s’engager pour un processus électoral apaisé et un scrutin présidentiel pacifique. Mohamed Ibn Chambas insiste sur l’importance d’agir en synergie et en concertation pour surmonter les différends, préserver l’unité et la paix, indispensables à la prospérité de la Côte d’Ivoire », conclut le texte.
« Forfaiture »
Pendant son séjour, M. Ibn Chambas a notamment rencontré le président ivoirien Alassane Ouattara, des membres du Conseil constitutionnel et de la Commission électorale indépendante (CEI), les candidats à la présidentielle et des organisations de la société civile.
La tension politique est forte en Côte d’Ivoire à un peu plus d’un mois du scrutin présidentiel. Il y a dix ans, la crise née de l’élection de 2010, après le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite face à Alassane Ouattara, avait fait 3 000 morts.
En août, une quinzaine de personnes ont été tuées dans des violences après l’annonce de la candidature de M. Ouattara, qualifiée de « forfaiture » par l’opposition.
La Constitution limite à deux le nombre de mandats présidentiels, mais le Conseil constitutionnel a estimé que l’entrée en vigueur d’une nouvelle Constitution en 2016 a remis le compteur à zéro pour l’actuel chef de l’Etat. Une interprétation contestée par l’opposition.
Le Monde avec AFP